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Robert De Niro règle ses comptes avec l'administration Trump pour le retour de Jimmy Kimmel

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Dans une apparition surprise, l'acteur incarne un président fictif de la commission fédérale des communications, organe qui avait demandé à ABC la suspension de Jimmy Kimmel. Un sketch provocateur, marquant le retour à l'antenne de l'animateur du late-show.

Jimmy Kimmel a frappé fort ce mardi 23 septembre. Pour son retour sur les écrans américains, l'animateur s'est accompagné de Robert De Niro. Dans son apparition surprise, l'acteur de 81 ans a endossé le rôle d'un président fictif de la Commission fédérale des communications (FCC) - autorité de régulation des médias aux Etats-Unis.

Il y a joué un personnage aux allures de parrain mafieux, dans un sketch qui constitue une riposte directe aux pressions exercées par l'administration Trump sur les médias. La tirade n'est pas sans rappeler les menaces du (vrai) président de la FCC Brendan Carr.

"Alors tu dis à Whoopi là-bas qu'elle ferait mieux de montrer un peu de respect, ou la seule vue qu'elle aura, ce sera depuis sous George Washington. Le pont, pas le type", a lancé De Niro, faisant référence à Whoopi Goldberg de 'The View', autre émission ABC dans le viseur des autorités.

Une satire qui révèle les tensions politiques

Le sketch a pris une tournure particulièrement engagée lorsque Jimmy Kimmel a fait remarquer que la FCC utilisait des "tactiques mafieuses pour supprimer la liberté d'expression". De Niro a alors explosé, usant d'un vocabulaire ordurier: "Qu'est-ce que tu viens de me dire? Je suis la putain de FCC. Je peux dire ce que je veux, bordel."

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L'acteur a poursuivi en expliquant ironiquement le nouveau barème tarifaire pour la liberté d'expression: "La parole, ce n'est plus gratuit. On facture au mot maintenant." Selon son personnage, complimenter "les beaux cheveux épais et jaunes du président" ne coûte rien, mais faire une blague sur son poids "coûtera cher".

Cette mise en scène fait écho aux critiques du sénateur républicain du Texas Ted Cruz, qui avait comparé Brendan Carr à un "boss de la mafia" pour ses "tactiques dangereuses". Depuis sa nomination en tant que président de la FCC, Carr a mené une guerre contre la liberté d'expression de ceux qui ont critiqué ou moqué le président.

Le retour de Jimmy Kimmel fait suite à des négociations de dernière minute avec Disney, propriétaire d'ABC, qui avait cédé aux pressions fédérales. Bien que l'émission soit de nouveau diffusée, toutes les stations locales n'ont pas choisi de la programmer.

L'humoriste avait été suspendu après avoir accusé la droite américaine d'exploiter politiquement l'assassinat de l'influenceur pro-Trump Charlie Kirk. Sa suspension a alimenté une polémique nationale sur la liberté d'expression.

Sophie Hienard