Intervilles: une pétition lancée contre le retrait des vachettes, des villes vont boycotter l'émission

Les pro-vachettes dans l'émission Intervilles se mobilisent. Le choix de France Télévisions et de Nagui de faire nouvelle version de l'émission culte sans les vachettes fait grincer quelques dents: les villes de Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne ont d'ores et déjà annoncé ne pas vouloir participer à l'émission qui sera de retour à l'été 2025.
Un habitant des Landes, Sébastien Cazaubon, a lui lancé ce week-end une pétition en ligne pour s'opposer à cette décision, rapporte Sud Ouest. "Je suis bien conscient que notre pays traverse des périodes complexes, avec des enjeux bien plus graves et urgents", explique l'homme, qui se dit déçu par la "perte de saveur" de cette émission. "On dénature tout ainsi. On perd l'ADN même d'Intervilles."
Une émission "dénaturée"
S'il ne vise pas Nagui, "animateur talentueux et respecté", il précise: "lorsqu'un animateur utilise la vitrine d'un programme pour imposer ses opinions et dénaturer une émission qui a marqué des générations, cela me semble problématique."
"Une émission de divertissement comme Intervilles doit rester fidèle à ce qui en fait l’essence, à savoir son caractère ludique et sa capacité à rassembler les téléspectateurs", insiste-t-il.
"La place des vachettes ne doit pas être remise en cause sans une réflexion sérieuse sur les conséquences d’un tel changement", affirme-t-il encore. La pétition a déjà recueilli plus de 2.700 signatures. "Je vous promets que l'été prochain, Intervilles sera comme vous le souhaitez avec un caractère ludique et sa capacité à rassembler les téléspectateurs autour d'un spectacle populaire", lui a répondu Nagui sur X, cité par Sud Ouest.
"Il n'y a plus d’animaux dans les émissions de télévision aujourd’hui", avait insisté Nagui dans Ouest-France quelques jours auparavant. "Ça fait quatre ans que j’ai annoncé le retour du programme et le fait qu’il n’y aurait pas de vachettes." Une sorte de "vachette" sera tout de même présente, sous la forme d'une mascotte. "Elle sera en mousse, avec quelqu'un à l'intérieur", avait dévoilé Nagui en précisant que Fort Boyard n'a pas pâti de la disparition de ses célèbres tigres.
Des images de synthèse
France Télévisions va par ailleurs demander aux producteurs avec lesquels il travaille de limiter au maximum l'emploi d'animaux sur les tournages, en les remplaçant par exemple par des images de synthèse, une première pour un grand groupe de l'audiovisuel.
D'une manière générale, France Télévisions vient de modifier son "code de conduite des partenaires commerciaux" pour exiger de tous ses fournisseurs qu'ils privilégient, "chaque fois que c'est possible, l'utilisation d'images fournies par les banques d'images, d'effets spéciaux ou d'animatroniques (sortes de marionnettes robotisées, NDLR)", selon la nouvelle version de ce document, consultée par l'AFP.
Si des animaux sont tout de même employés, France Télévisions demande des garanties sur les conditions de tournage, d'éviter toute souffrance ou l'interdiction de les anesthésier (pour simuler une mort). Il demande également des garanties sur les dresseurs employés, qui devront n'avoir "fait l'objet d'aucune condamnation pour maltraitance animale".
Le groupe public est le premier acteur important de l'audiovisuel et "le seul groupe" à répondre à cette demande des défenseurs des animaux, souligne auprès de l'AFP l'association PAZ (Projet Animaux Zoopolis), qui a porté la requête. L'association, qui a sollicité toutes les grandes chaînes, salue la décision mais regrette que la clause "reste uniquement incitative" et souhaite qu'elle "devienne contraignante.