Cinema Paradiso, grandes ambitions et quelques ratés

Les queues interminables au diner ou à l'entrée du cinéma ont parfois de quoi décourager. - -
"Cinema Paradiso" ne manquait pas d’être prometteur. L’événement organisé par MK2 sous la nef du Grand Palais a de grandes ambitions: organisé en quatre espaces différents dans un lieu grandiose, il se veut être un hommage au cinéma, et à toute la culture qui en est dérivée.
Le drive-in sous la verrière du Grand Palais à lui seul ferait saliver bien plus que les simples amateurs de cinéma en plein air. En plus, MK2 y ajoute une piste de rollers, une grande exposition de jeux vidéo, une galerie d’art et un diner pour transformer le lieu en une véritable petite ville dédiée à la pop culture.
Films cultes à la programmation (Taxi Driver, The Big Lebowski, Les Dents de la Mer...), jeux vidéo cultes en exposition, jusqu’à la piste de rollers et les burgers et hot dogs servis aux visiteurs, le mot d’ordre semblait être l’authenticité.
L'effet foire-expo
Passée la première impression, on ne peut que remarquer l’abondance de stands commerciaux ou marketing, qui représentent en fait la plus grande partie de l’espace d’exposition. Barbie, Fiat, Adidas, Google, la Ville de Paris, Dyson, Nokia... tous les partenaires de l’événement ont pignon sur allée et cassent l’uniformité de l’ensemble. Cela paraît logique, mais plutôt que dans les années 50, le spectateur se sent parfois plongé au cœur... d’une banale foire-expo.
Pour un événement qui rend hommage à la culture populaire, les différences faites entre les visiteurs choquent un peu. Comme la table du restaurant "Le Petit Piège", à l’accès réservé aux quatre convives qui ont a pu acquitter la rondelette somme de 150 euros pour le menu, plus 50 à 75 euros pour le vin. Judicieusement placés en hauteur, ils surplombent les simple visiteurs qui tournent en rond sur une musique disco sur la piste de rollers.
Quelques ratés
Le prix, justement, pourrait aussi mettre un bémol à la dimension "populaire" de l’événement. L’entrée à l’espace d’exposition plus le billet du film coûtent 20 euros, auxquels ils faut rajouter 30 euros pour avoir la chance de s’installer sur la banquette d’une Fiat 500. Les flippers payants font un peu tâche, placés auprès d’un espace dédié aux jeux vidéo très riche, entièrement gratuit et bien pensé pour les visiteurs.
Qu’importe le prix, pourvu qu’il y ait l’ivresse! C’est que, justement, certains ratés gâchent la fête. Des queues interminables partout: au diner, à l'entrée du cinéma, au prêt de rollers... Une projection qui démarre avant que la nuit ne tombe, rendant l’image peu visible sur l’écran pendant une vingtaine de minutes, cela gâche un peu le film. La musique de la piste de danse, hachée par la résonnance et dominant presque le son qui arrive dans le casque, pourtant à un volume conséquent, aussi. Cela nous ferait presque oublier que l’on se trouve dans un endroit splendide.
Mais la nuit tombée, si l’on arrive à oublier les bruits parasites, on se rappelle que l’on est en train de regarder du très bon cinéma sous une verrière centenaire, ce qui console de bien des désagréments.