La suite de Dragon Ball, 19 ans plus tard, met les fans en colère

Capture du teaser de "Dragon Ball Super", diffusé le 15 juin dernier. - YouTube - Toei Animation
"Massacre", "animation honteuse", "dessins bâclés"… La nouvelle série Dragon Ball Super, la suite de Dragon Ball Z, met les fans du manga culte en colère. En plus d'un scénario asthmatique, la qualité des graphismes de la nouvelle saison, qui s'est dégradée de façon spectaculaire dès le 4e épisode, vire au running gag sur Twitter.
Puis, les fans se sont étranglés à la diffusion de l'épisode 5, le 9 août dernier sur la chaîne japonaise Fuji TV. "Les deux premiers épisodes étaient très jolis. Le trois et quatre commençaient à avoir quelques plans moyens, mais qui passaient encore. Le cinq a choqué beaucoup de monde", a raconté Thibarik à L'Express.
Les studios d'animation japonais en crise
Ce fan de la première heure est à l'origine de la pétition en ligne demandant à la Toei Animation, le studio qui produit la série, de "mettre en œuvre les moyens nécessaires pour que la qualité de Dragon Ball Super soit digne de ce titre".
Cette claque pour les fans de la série jette un éclairage très cru sur la crise que traversent les studios d'animations japonais. Exsangues, les studios sont "incapables de salarier des équipes entières et font donc appels à des dessinateurs freelance", a expliqué Thomas Romain, un designer qui travaille dans des studios nippons depuis 2004, dans un long texte publié via Twitter (en anglais).
"Seul un studio avait les moyens de se payer une équipe, c'était Ghibli. Les autres luttent avec le budget qui leur est alloué. Et en général, ils ne font pas de gros bénéfices", a-t-il précisé.
Conditions de travail épouvantables
En conséquence, les jeunes animateurs sont confrontés à des conditions travail épouvantables: salaires indécents, temps de travail à rallonge, cadences infernales.... La qualité des graphismes s'en ressent directement.
"Ce qui se passe sur Dragon Ball Super, ça existe depuis des années et des années sur d'autres séries. Mais cette fois, elle était attendue par un large public, pas seulement des habitués du genre. Les fans savent déjà que l'industrie japonaise connaît des problèmes", a expliqué Thomas Romain à L'Express.
Pour l'heure, la pétition en ligné a recueilli plus de 17.000 signatures.