“Elementary”, la série de trop sur Sherlock Holmes

La nouvelle série américaine "Elementary" revisite Sherlock Holmes. - -
Une énième adaptation (très libre) du célèbre détective privé de Sir Conan Doyle est diffusée sur la chaîne américaine CBS depuis jeudi 27 septembre. Elementary a attiré 12,4 millions de téléspectateurs, une bonne audience. Et pourtant…
Une série qui n'a de Holmes que le nom
Dans le premier épisode de Elementary, Sherlock Holmes se réinstalle à New-York après une cure de désintox. Son père missionne le Docteur Watson pour s'assurer de son abstinence. "Joan" Watson, et non "John". Un rôle féminisé pour l'occasion et campé par Lucy Liu. La drôle de dame ne sert ici que de faire valoir au rebelle fils à papa interprété par Johnny Lee Miller.
On oublie les allusions "crypto-gays" des précédentes adaptations, le Londres du fin 19e et les intrigues complexes. Au vu du premier épisode, Elementary est très… élémentaire.
"Sherlock", l'inoubliable série de la BBC
En 2010, la BBC diffuse une adaptation moderne des aventures du détective privé de Sir Arthur Conan Doyle, sobrement intitulé Sherlock. Peut être la première version marquante depuis la série britannique avec Jeremy Brett.
Réalisation moderne, acteurs impeccables (Benedict Cumberbatch et Martin Freeman), rythme soutenu, intrigue haletante… toute comparaison avec son remake non-officiel de CBS enverrait "Elementary" au tapis. Par K.O.
Pour preuve la bande annonce de l'épisode "Un scandale à Buckingham" avec la troublante Irène Adler (Sherlock, saison 2, diffusé en France sur FranceTélévisions.) :
Fort de son succès d'audience et critique, Sherlock aura bientôt une troisième saison avec trois épisodes de 90 minutes. La série de la BBC sera aussi déclinée en manga. Un succès qui amène une question : mais pourquoi encore une autre série sur Sherlock Holmes ? Pourquoi ?
Un expert au service de la police : what else ?
Dans cette nouvelle adaptation, Sherlock Holmes est consultant pour la police (ici de New York). Un point de départ scénaristique proche de The Mentalist. Ou encore de Body of Proof, Bones, Monk et Medium. Original.
A l'instar de White Collar, Rizzoli & Isles, ou même de Starsky et Hutsh, Rick Hunter et Remington Steele, les Holmes et Watson de Elementary,ne sont rien de plus qu'un nouveau duo. Un duo qui résout des énigmes policières très facilement.
Dans le premier épisode de la série de CBS, le sol de la chambre est en pente, il y a donc forcément une "safe room" derrière le mur. Holmes glisse la main derrière le chevet et le mur coulisse. Bien sûr le corps de la disparue est retrouvé.
D'autres adaptations à venir
Parce que le filon Sherlock Holmes n'en finit pas, Jude Law affirmait récemment vouloir tourner un troisième opus pour le grand écran avec Robert Downey Jr. Après une série animée italo-japonaise, des déclinaisons ciné et télé, des bandes dessinées, un jeu vidéo, une série russe serait en cours de production.
Face à ces multiples adaptations, une question s'impose : pourquoi s'acharner à revisiter Sherlock Holmes ?
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