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"Un battant", "quelqu'un de vrai", un artiste formidable": la culture pleure le chanteur Arno

Au lendemain de la mort du rockeur belge à 72 ans, de nombreuses personnalités font part de leur émotion.

Une vive émotion traverse le monde de la culture depuis l'annonce de la mort d'Arno. De Stromae à Mireille Mathieu, toutes les générations rendent hommage au chanteur belge - qui a succombé samedi à l'âge de 72 ans à un cancer du pancréas - à l'issue d'une carrière couvrant près de quatre décennies.

"De là où il est, déjà, il doit nous entendre, et je veux qu'il sache toute l'admiration et toute la reconnaissance que je garde pour lui", déclare ainsi le chanteur Salvatore Adamo sur BFMTV, dont Arno avait repris la chanson "Les Filles du bord de mer".

Salvatore Adamo devait retrouver Arno sur scène en Belgique au mois de mars, ce qui n'a finalement pas pu avoir lieu, comme il l'explique: "Quelques jours avant le concert, il m'a appelé pour me dire qu'il était un peu fatigué et qu'on le ferait plus tard. Il était toujours dans l'espoir et dans la conviction que ça irait mieux."

Pour Cali, "c'est notre grand frère à tous qui vient de partir": "Je crois que c'est le chemin qu'il faut suivre. Se dire qu'on vit, qu'on meurt, et qu'il faut qu'il se passe quelque chose au milieu. Et avec lui il se passait quelque chose, c'est sûr."

"Un grand chanteur"

"J’ai fondu en larmes", confie la chanteuse au Parisien. Lorsqu'elle a appris la mort d'Arno, Mireille Mathieu sortait justement d'un studio où elle avait enregistré sa partie d'un duo qu'ils préparaient. Une version à deux voix de La Paloma adieu, standard de la Française, que le Belge devait inclure dans son prochain album:

"C’est lui qui a voulu qu’on chante tous les deux cette chanson. Alors je l’ai appelé pour lui dire que j’étais partante car j’aime beaucoup le chanteur", déclare-t-elle. "Je ne l’ai jamais vu, mais Arno, c’était un très grand artiste, il avait une façon tellement personnelle et unique de chanter, d’écrire ses textes, de s’exprimer dans son art. La Belgique perd un grand chanteur. C’était aussi un battant, un homme courageux."

"Je n’oublierai jamais son rire"

L'animateur Nagui, présentateur historique de l'émission de variétés Taratata, a lui aussi fait part de son émotion sur Twitter: "Que de tristesse d'apprendre le départ de cet artiste formidable", écrit-il, en partageant un extrait du passage d'Arno dans son programme, en 2006. Du côté du PAF, Denis Brogniart et Augustin Trapenard ont eux aussi salué la mémoire du chanteur.

Ces dernières années, le chanteur de Les Yeux de ma mère s'était penché sur la jeune génération. Notamment en travaillant avec Stromae, avec qui il était sur scène en février dernier pour qu'ils entonnent ensemble l'un de ses premiers tubes, Putain Putain.

"C’est avec une grande tristesse que j’ai appris que tu étais parti Tonton!", déclare le chanteur de Santé. "Toutes mes condoléances à la famille."

Autre représentant du renouveau de la scène française, le jeune Sofiane Pamart, pianiste-star de 31 ans, qui a collaboré à l'album Vivre d'Arno, sorti en 2021: "Je suis bouleversé et si triste", confie-t-il au Parisien. "Sortir un album en duo avec lui restera à jamais l’un des plus grands honneurs de ma carrière et de mon existence (...) Je n’oublierai jamais son rire, sa générosité et son franc-parler. Arno c’était quelqu’un de vrai. Il a toujours été lui-même." Une émotion que partage le romancier Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018:

"J'aime pas les concerts (...) pourtant je suis allé te voir quatre fois. Tu étais peut-être ce que notre vieux continent a produit de plus rock (...) Je t'ai écouté souvent et souvent à des moments où ça allait mal", écrit-il sur Instagram. "Tes chansons m'aidaient pas. Les chansons sont pas faites pour nous guérir de toute façon. Mais elles donnaient la bonne tessiture à une certaine qualité de désespoir que j'éprouvais alors, surtout tard, un peu bourré, très seul et en rentrant chez moi. Il y avait des heures au petit jour où rien ne valait ta voix d'estaminet, raclée et pleine de copains perdus, qui sentait la jeunesse brûlée et les filles des bords de mer. Ce qui n'empêchait pas de rigoler. Y'a que les cons qui croient que le chagrin ne sait pas se marrer. Dans deux semaines, je serai à Bruxelles et Namur. Peut être que j'aurai mal à la tête en souvenir de toi. Love."

Plusieurs personnalités politiques ont elles aussi rendu hommage à celui que l'on comparait à Alain Bashung et Tom Waits. À commencer par la ministre Française de la Culture, Roselyne Bachelot. "Arno, votre poésie, votre tendre voix éraillée et votre liberté n’arrêteront jamais de nous manquer", déclare-t-elle sur Twitter. Philippe Close, maire de Bruxelles, rappelle quant à lui qu'Arno avait été fait citoyen d'honneur de la capitale belge: "Nous ne verrons plus sa silhouette dans le quartier Sainte-Catherine. Putain putain, il nous manque déjà…", écrit-il. Hier soir, la musique d'Arno a été diffusée sur la Grand Place jusqu'à 23 heures.

En outre, Philippe Close annonce qu'un livre de condoléances a été mis à disposition à l'Hôtel de Ville bruxellois ce dimanche jusqu'à 18 heures, avant que la diffusion de la discographie d'Arno ne reprenne sur la Grand Place.

Hommage royal

Le 21 février, dans son habituel costume noir de scène, Arno avait été reçu sous les ors du palais royal de Bruxelles pour un entretien avec le roi Philippe, qui avait salué "une icône de la scène musicale belge". Le compte officiel du palais royal diffuse une photo de cet entretien.

"C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de Arno Hintjens. Arno était une personnalité attachante et un artiste incroyablement talentueux. Ses chansons nous accompagneront encore longtemps. Nos pensées vont à sa famille et à ses proches."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV