Philip Glass: un concert exceptionnel gâché par un téléphone

Philip Glass en concert au Grand Palais à Paris, le 7 juin 2008. - -
C’est une publicité dont se serait bien passée la Cité des Congrès de Nantes. Mercredi 24 avril, le Lieu Unique donnait un concert évènement du pianiste Philip Glass, icône de la musique classique des Etats-Unis et pionnier de la musique minimaliste, accompagné du violoniste Tim Fain. Date unique du concert du Maître de la musique répétitive en France.
A la vingtième minute, une alarme retentit brusquement. Les techniciens de la salle tentent alors de la neutraliser, mais ne parviennent pas à en identifier la source: systèmes d’alarme, incendies, portes, … En vain. L’alarme va sonner pendant… tout le concert.
Imperturbable, Philip Glass poursuit comme si de rien n’était. "Au début, ils ont presque trouvé cela rigolo avec ce son à l’unisson de leur musique. Ils ont une tolérance que les musiciens classiques n’ont pas. Ils ont préféré enchaîner sans interruption, comme le programme le prévoyait initialement", explique, dépité, le patron du Lieu unique, Patrick Gyger, dans un entretien à Presse Océan.
Attentat sonore?
Le staff a passé la salle au peigne fin pour identifier l’objet du délit. "La seule certitude: le bruit a disparu avec le départ des spectateurs", indiquait à Presse Océan Christelle Masure, du Lieu unique. L'équipe va jusqu'à imaginer un attentat sonore par des spectateurs "peut-être pour manifester contre la musique contemporaine".
Après des recherches interminables, les techniciens ont retrouvé un téléphone portable de marque Blackberry coincé entre deux fauteuils, qui "avait une alarme en route". Alarme amplifiée par l’acoustique exceptionnelle du grand auditorium.
Patrick Gyger a clos la polémique en excluant "tout acte volontaire et malveillant", mais a toutefois admis que cela pose "une vraie question de savoir-vivre à l’ère du numérique". A bon entendeur.