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Kendji Girac: son récit de la nuit où tout a basculé

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À l'occasion de la sortie ce mercredi de son autobiographie "Mi Vida", le chanteur Kendji Girac raconte à BFMTV l'accident qui, en avril 2024, a failli lui coûter la vie.

Une vérité qui devait être couchée sur le papier. Alors que son autobiographie Mi Vida (aux éditions Flammarion) sort ce mercredi en librairie, Kendji Girac s'est confié à BFMTV. Sans rien cacher de ses problèmes avec l'alcool, il raconte sa version du drame qui a failli lui coûter la vie, le 21 avril 2024.

"C'était une journée de fête, le premier jour de vacances, de printemps. J'étais très heureux de retrouver les cousins, les amis, il faisait très beau", se souvient-il. "On a déjeuné et arrosé ça bien comme il faut, un peu trop. On a continué (à boire) la journée, jusqu'au soir, tard."

"Parfois, quand on est dans cet état-là, on ne voit plus le danger", poursuit-il. Il rentre vers 1 heure du matin. Son épouse, un peu fâchée, est rentrée se coucher avec leur fille. Il va écouter de la musique dans sa voiture. Il est 5 heures du matin. Il se saisit alors d'une arme, une antiquité.

"Une journée dangereuse"

"On m'avait dit que c'était une arme de 1911, un objet de collection, c'est la première fois que j'en voyais un. On ne m'a jamais appris les règles de sécurité, à vérifier si c'était chargé. Et là, dans l'état où j'étais, je n'ai rien fait de tout ça, le coup est parti, malheureusement".

Le chanteur gitan qui, plus jeune, se rêvait élagueur, comme son père, tient ainsi à faire taire les soupçons de tentative de suicide.

Il écrit dans son livre avoir pointé le canon sur son cœur, mais assure ne pas avoir voulu se tuer. "Jamais de la vie je n'ai eu la pensée de mettre fin à mes jours, j'ai trop une belle vie pour ça", assure-t-il.

"C'est juste vraiment une journée dangereuse", conclut-il. "Ce soir-là, je me suis mis en danger, et j'ai failli perdre la vie".

Pour raconter cet épisode, mais aussi s'expliquer auprès de son public, il a décidé d'écrire ce livre. "C'était très important pour moi de parler de mes valeurs, de ma famille, de comment j'ai grandi", précise-t-il.

"Je n'avais jamais autant raconté comme ça ma vie, mes passions, mes doutes, mes peurs, mes craintes, il fallait que je le fasse."

Une manière aussi pour le jeune homme de 29 ans, qui a eu très peur de perdre ses fans à la suite de l'accident, de les remercier. Il est aujourd'hui encore très ému du soutien qu'il a reçu après cet accident.

Kendji Girac évoque aussi comment après sa victoire à The Voice en 2014, il s'est mis à boire de plus en plus, d'abord juste pour s'amuser le week-end, faire la fête avec ses proches, puis "jusqu'à [se] mettre en danger", dit-il.

Vaincre la timidité

"C'est tellement normalisé l'alcool, en France, qu'on ne voit pas que c'est du danger, livre-t-il à BFMTV. Maintenant je le sais, et j'aimerais prévenir les jeunes qui veulent s'amuser. J'aimerais les prévenir contre cette façon de s'amuser, parce que c'est se mettre en danger".

Si l'alcool a été pour lui un moyen de faire la fête avec ses amis, de décompresser - "quand j'avais des week-ends, j'essayais de rattraper le temps perdu, avec les copains en allant en boîte", dit-il - cela lui a aussi permis de surmonter sa timidité à ses débuts.

"J'ai toujours été très discret. Dans une salle, j'aime bien me mettre dans un coin. Alors ma vie, c'est l'inverse, je suis sur la scène, et j'étais très timide et très stressé, et c'est vrai qu'un verre, deux verres avant de chanter, ça me faisait du bien". Tout cela est aujourd'hui loin.

Il précise: "Cela fait un an et demi que je suis sobre, je me régale, j'ai l'impression d'avoir de plus en plus de passion, j'ai une énergie incroyable, à 6 heures du matin je suis debout pour aller faire du sport. Je me couche très tôt."

"Cette énergie, conclut-il, j'ai bien l'intention de la dépenser comme il faut, en écrivant des livres, en chantant des chansons, en faisant des concerts, en profitant de ma famille".

Mi vida, de Kendji Girac, aux éditions Flammarion, 256 pages, 19,90 euros

Estelle Aubin, Magali Rangin et Steven Bellery