Le duo Madame Monsieur de retour avec "Emmêler nos solitudes", un album "cocon"

Madame Monsieur - Charlotte Steppé
Ils se sont fait connaître en chantant Mercy, l'histoire d'une enfant migrante née en Méditerranée, il y a déjà cinq ans. Le duo français Madame Monsieur, candidat à l'Eurovision en 2018, revient avec un troisième album, Emmêler nos solitudes, dans lequel ils mêlent explorations introspectives et questionnements sociétaux à leurs mélodies pop.
"Nous avions envie d’être un peu plus intimes, de s’accorder la possibilité de décrire des sentiments qu’on peut avoir, des états d’âme, des choses plus personnelles", confient-ils à BFMTV.com.
Près de trois ans après Tandem, un album de 25 chansons sur chacune desquelles ils avaient convié un artiste, Émilie Satt et Jean-Karl Lucas livrent effectivement une production plus intimiste: 11 titres réalisés à deux, en autarcie. "C'est un album que nous avons fait vraiment tous les deux, pour la première fois. Dans notre cocon, chez nous, dans notre studio. Il y a un côté très doux, très réconfortant dans ce disque."
"Deux personnes distinctes"
Comme l'annonce le titre, Emmêler nos solitudes leur permet aussi de se détacher de l'entité qu'ils forment à deux:
"Cela fait 15 ans qu’on est ensemble, et on n’en reste pas moins deux personnes distinctes avec des états d'âme et des caractères différents. Par moments nous sommes connectés, et parfois nous sommes seuls."
En résultent des textes empreints de thématiques intimes et variées, de la fin douloureuse d'un amour toxique (Tour Eiffel), au déracinement (Pour savoir d'où je viens) en passant par la nostalgie de l'enfance (Où s'en vont les rêves): "Nous sommes persuadés que c’est dans ce qu’il y a de personnel qu’on arrive à toucher les gens et que ça devient universel."
"On est tout le temps en train de créer"
Comme ils l'ont fait dans Mercy, la chanson qu'ils avaient défendue sur la scène de l'Eurovision 2018, les deux artistes y renouent aussi avec les textes engagés. Comme pour le titre Pupille, ballade adressée à un orphelin, inspirée par le film de Jeanne Herry. Ou Des nouvelles de Tania, morceau qui évoque l'une de leurs fans ukrainienne, qui assiste à l'invasion russe de son pays depuis maintenant plus d'un an.
"Parfois on ressent une émotion parce qu’on a vu un film, regardé les infos, parlé avec un ami, et c’est comme si ces informations se transformaient en une émotion submergeante", explique Émilie Satt.
"Certains vont faire un tableau, d'autres un film… nous, on va en faire une chanson. Parce qu’on est plus ou moins tout le temps en train de créer."
Dans ce disque, le duo met son électropop aérienne au service de textes qui évoquent "la nature humaine dans toutes ses aspérités".
"Nous avons essayé d'aller plus en profondeur dans ce qui fait le côté sombre et lumineux de la vie qu’on porte en chacun de nous, à travers des histoires qu'on raconte."