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"Je ne comprends pas bien": pour Thomas Jolly, l'arrêt de "Starmania" est "abrupt"

Thomas Jolly, en 2022

Thomas Jolly, en 2022 - Joel Saget - AFP

Après deux ans de succès, la production a décidé d'une pause avant des représentations à l'étranger. "Je ne m'y attendais pas", regrette le metteur en scène-star après du Parisien.

Après deux ans de succès en France, Starmania entame une "pause". Une dernière représentation aura lieu ce dimanche 29 décembre à Marseille avant, d'après la production, une halte puis des spectacles à l'étranger. Une décision vue d'un oeil circonspect par Thomas Jolly, le metteur en scène de cette nouvelle mouture du show culte de Michel Berger et Luc Plamondon, lancée en 2022.

"Cette pause arrive à un moment un peu abrupt", déclare-t-il au Parisien. "J'ai créé et mis en scène ce spectacle mais depuis un an, la production me tient très éloigné de ses décisions, des changements de distribution, ce que je ne comprends pas bien."

La production a annoncé la suspension des représentations il y a seulement deux semaines, dans un communiqué. C'est par ce biais que Thomas Jolly, qui a marqué l'année 2024 en assurant la direction artistique des cérémonies des Jeux olympiques, a été mis au courant, assure-t-il: "Je ne m'y attendais pas. J'imaginais (que le spectacle) tournerait encore cinq ou six ans."

"La concurrence est très forte"

"Il le fallait, après deux années particulièrement intenses et un succès fou", explique Aurélien Binder, coproducteur du spectacle sous la bannière de Fimalac Entertainement, au Parisien. "Il y a beaucoup de comédies musicales sur la route et la concurrence est très forte."

Le pari de cette mise en scène a, en effet, été gagnant. Passé par la France, la Suisse, la Belgique et le Canada, Starmania a attiré plus de 1,2 million de spectateurs en 361 représentations.

"Il n’y a pas de date de reprise, mais on travaille sur la suite à l’international", assure encore le producteur. "La priorité est en Asie, où il y a une très forte demande."

"Un gigantisme difficile à déplacer"

Une perspective qui "réjouit" Thomas Jolly tout en l'inquiétant: "J'ai rêvé ce spectacle en grand et je l'ai d’abord pensé pour un public francophone. La scénographie et 120 personnes sur la route, c’est un gigantisme difficile à déplacer."

Autre sujet d'incompréhension: l'absence d'enregistrement en studio et de captation visuelle. La sortie de la captation audio est elle-même incertaine. "On a envisagé de filmer le spectacle", déclare Aurélien Binder, "mais il est tellement complexe qu'une captation n’arrive pas à rendre ce que l'on voit." Un argument que Thomas Jolly balaie:

"On arrive à filmer les shows de Mylène Farmer et Taylor Swift et on n’arrive pas à capter 'Starmania'", souligne-t-il.

"Qu'il n'y ait pas eu d’enregistrement ni de captation de cette forme me laisse dubitatif. C’est une inaction que je ne comprends pas" (...) "Je suis triste pour moi, pour les artistes, car c'est dur d’arrêter sans garder une trace du travail et de l’implication qu’ils ont fournie."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV