Comment Vald se réinvente avec "Pandémonium", un nouvel album introspectif et expérimental

Le rappeur Vald dans le clip de son morceau "Gauche Droite", sorti le 28 février 2025. - Capture d'écran YouTube - Vald
Vald de retour sur la scène rap. Trois ans après son dernier album V, l'artiste dévoile ce vendredi 28 mars son nouveau projet, Pandemonium, un disque sombre et introspectif au titre évocateur: Pandémonium est en littérature la capitale imaginaire de l'Enfer.
Sur ce disque de 17 titres, Vald s’affirme plus que jamais dans son personnage et dans sa proposition artistique en abordant de nombreux thèmes forts tels que la dépression, l'addiction, la politique ou la mort.
Une approche musicale qui tranche radicalement avec l’image de provocateur fantasque qui collait à la peau de Vald à ses débuts, avec des tubes comme Bonjour (NQNT 2) ou Eurotrap (Agartha).
"Je grandis aussi, donc (...) ça y est, maintenant j'ai mon personnage, c'est clair. C'est ça Vald", assure-t-il dans une interview avec le journaliste Mehdi Maïzi.
"J'essaye de faire le meilleur rap pour donner le meilleur exemple possible à tout le monde. Dans ce que je dis, j'espère que ça va toucher certains jeunes, tenter naïvement de changer le monde", poursuit l'artiste.
Une évolution dans sa démarche artistique
Pour concevoir Pandémonium, Vald confie au micro de Mehdi Maïzi avoir exploré différentes approches dans son processus créatif. Côté écriture, il s’est livré à deux exercices. D’abord, une phase instinctive et fluide, seul chez lui, posant ses textes sur des maquettes. Puis, un second travail plus méthodique et expérimental: écrire sans musique, laissant libre cours à son imagination pour affûter sa plume.
"J'étais dans 'Shining'", plaisante-t-il. "J'essaye de dire une phrase avec une idée, puis une autre, pendant des heures. J'ai vraiment essayé d'essorer ce que je pouvais sortir. J'écris ça sans prod, des notes infinies à relire et chercher après ce qu'il y a d'intéressant, ce que je peux rassembler".
L’album s’ouvre ainsi avec Dieu merci, un morceau lumineux dans lequel Vald exprime sa gratitude pour le chemin parcouru. Mais très vite, le rappeur bascule vers des thèmes plus graves: l’autodestruction (Que des problèmes), la drogue (Fumée), la dépression (Léthargie), les anxiolytiques (Prozaczoaxan) ou le deuil (Les Échappés).
"Vu comment tournait l'album, je voulais que ça s'ouvre avec cet optimisme", indique Vald à Mehdi Maïzi. "Moi même, je suis plutôt optimiste (...) mais au moment de faire du rap, il faut dire des trucs. Quels sont les trucs de notre génération? Il va y avoir de la dépression, de la drogue..."
Entouré des producteurs BBP, Seezy, Dolor, Zeg-P, Manu et MKL, Vald révèle également "être allé dans tous les sens" musicalement avant d’arriver à la version finale de Pandémonium et avoir tenté de nombreux genres comme la jersey, la trap, le boom-bap mais aussi le bouyon, style populaire dans une grande partie des Caraïbes.
"Je suis allé dans tous les sens. J'avais 1000 maquettes (...) au final, je suis content d’avoir toutes les couleurs disponibles, de ne pas avoir que de la trap ou qu’un album de boom-bap. J’ai 17 tracks avec 17 couleurs quasiment", se réjouit Vald.
Un hommage à sa mère
En guise de conclusion de son album, Vald a choisi d'aborder un sujet intime et douloureux: la perte de sa mère. L'artiste a souhaité lui rendre hommage de manière singulière avec le titre Paradis Perdu, où il rappe certaines "punchlines" que lui disait cette dernière dans sa jeunesse.
"Je réfléchissais à être un peu original. Je trouvais ça marrant de la faire rapper. Que ce soit ses punchlines", explique Vald dans une vidéo publiée sur YouTube dans laquelle il détaille son processus créatif. "C’est évocateur pour moi et ma famille, et ça clôture bien l’album musicalement, ajoute-t-il au micro de Mehdi Maïzi.
Maintenant que Pandémonium est entre les mains du public, Vald peut désormais se concentrer sur la suite. Le rappeur, qui sera cet été sur la scène des festivals La Bonne Aventure à Dunkerque et Golden Coast à Dijon, ne se ferme aucune porte et envisage même d’explorer d’autres horizons, notamment le cinéma.
"Je suis content d'avoir fini mon CD. Peut-être on va développer autre chose. Le cinéma pourquoi pas, à la réalisation, au scénario...", conclut l'artiste.