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Comment les cinémas expriment leur colère depuis le report de la réouverture

Devant un cinéma de Montpellier (sud de la France), fermé pour cause de confinement, le 16 novembre 2020

Devant un cinéma de Montpellier (sud de la France), fermé pour cause de confinement, le 16 novembre 2020 - Pascal GUYOT © 2019 AFP

Les exploitants de salles manifestent leur mécontentement après le report de leur réouverture. Ils multiplient les actions pour faire entendre leur voix.

Les salles de cinéma étaient prêtes à rouvrir le 15 décembre, après un mois et demi de fermeture. Cinq jours avant la date de réouverture, le Premier ministre Jean Castex a cependant annoncé qu'en raison de la situation sanitaire leurs portes devraient rester closes jusqu'en janvier, date à laquelle leur cas serait réévalué.

Depuis, le monde du cinéma se mobilise, arguant que se rendre dans une salle est moins risqué que de prendre les transports en commun. Alors que les acteurs du secteur se sont mobilisés lors d'une manifestation nationale mardi, des cinémas multiplient les actions pour exprimer leur colère.

"On va tuer la culture, le cinéma, le vivre-ensemble…"

Jean-Édouard Criquioch, le gérant des cinémas Grand Forum de Dieppe, Gaillon et Louviers (Seine-Maritime), a ainsi mis le feu le 10 décembre dernier à un des fauteuils de ses salles. Une manière, pour lui, de symboliser comment la France est "en train de tuer le cinéma":

"Ça fait six mois qu'on nous interdit de bosser, qu'on nous considère comme étant les responsables de cette pandémie mondiale avec nos amis restaurateurs, nos amis du théâtre, de l'événementiel, du tourisme. Si c'était nous, les responsables, ça ferait longtemps que le virus aurait disparu. On va tuer la culture, le cinéma, le vivre-ensemble… Tout ça pour leur donner l'illusion qu'ils font quelque chose contre le virus", explique-t-il dans une vidéo publiée sur Facebook.

"La culture n'a rien dit, mais là, on pète un câble"

Mardi soir, plusieurs cinémas de France ont manifesté leur colère d'une manière moins spectaculaire, mais tout aussi forte. Des cinémas CGR à Montauban au Club de l'Etoile à Paris, de nombreuses salles ont choisi de montrer leur opposition à la fermeture des cinémas en rallumant leur enseigne entre 17h et 18h.

"Cet acte est mis en place sur l’ensemble du territoire, à l’heure où les cinémas devaient rouvrir leurs portes. C'est une façon de dire qu'on est toujours là, qu'on ne baisse pas les bras", a déclaré à La Dépêche Christel Nolot, la gérance du cinéma CGR de Montauban.

Elle dénonce "une injustice": "La culture est oubliée. On ne comprend pas pourquoi on doit rester fermé alors que toutes les précautions sont prises dans nos établissements. Jusqu'à présent, le monde de la culture n'a rien dit, mais là, on pète un câble. C'est une période difficile et on ne se sent pas soutenu."

Elle redoute un désintérêt du public envers les salles: "Le risque, c'est d'habituer les gens à ces procédés avec une fermeture rallongée des salles. Pour le moment, ces sorties sur les plateformes de vidéos à la demande ne concernent que les Etats-Unis. En France, nous avons la chance d'avoir la chronologie des médias qui nous protège."

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV