"Un plancher limitant les abus": les scénaristes de films obtiennent un accord leur garantissant une rémunération minimum

Un homme règle sa caméra pendant le tournage du film THE NEW WORKERS LEAVING THE FACTORY", à l'occasion du 130e anniversaire de la naissance du cinéma, à l'Institut Lumière de Lyon, en France, le 19 mars 2025. - Matthieu Delaty / Hans Lucas
Un accord entre auteurs et producteurs de cinéma garantissant une rémunération minimum pour les scénaristes de longs-métrages de fiction a été signé mercredi sous l'égide du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), a annoncé le ministère de la Culture.
Cet accord prévoit un minimum garanti pour les scénaristes - y compris si le projet de film ne va pas au bout - de 17.000 euros brut minimum pour un auteur seul.
"L'écriture est le coeur de notre création et de son renouvellement: il est donc dans l'intérêt général de la filière que le rôle des auteurs soit pleinement reconnu et que leur rémunération reflète ce rôle", a réagi dans un communiqué le président du CNC, Gaëtan Bruel.
Signé par toutes les organisations représentatives des producteurs de cinéma ainsi que les organisations de scénaristes, il est l'aboutissement de plusieurs années de discussions, selon plusieurs participants au dialogue.
"La filière toute entière, en se rassemblant autour de cet accord, a fait la démonstration d'un esprit de responsabilité collective", a salué la ministre de la Culture Rachida Dati dans un communiqué, y voyant "la clé du renouvellement et de la diversité de notre création".
"Lutter contre la précarité grandissante des auteurs"
Pour la Société des réalisateurs et réalisatrices de films (SRF), cet accord "représente une amélioration pour 35% des réalisateurs-écrivant et 63% des scénaristes d'un premier long métrage".
Pour autant, ce minimum ne doit pas devenir "une norme, mais bien un plancher limitant les abus", a-t-elle prévenu.
Une part importante de ce minimum garanti doit être versée dès les premières étapes de l'écriture du film. Les scénaristes auront aussi droit à une rémunération complémentaire, en fonction des financements obtenus par le film. Ils seront enfin intéressés aux recettes des films, une fois ceux-ci amortis.
Cet accord "permettra de lutter contre la précarité grandissante des auteurs", a déclaré la co-présidente du SCA (scénaristes de cinéma associés), Marion Desseigne.
D'autres dispositions prévoient de faire apparaitre le nom du ou des scénaristes au début du générique des films lorsque le nom du réalisateur et du producteur y figurent, ainsi que sur les affiches et dossiers de presse.