Le procès en appel de Dominique Boutonnat, ancien patron du CNC, prévu le 27 octobre

Le producteur et directeur du CNC Dominique Boutonnat au domaine du Grand Trianon, au sud-ouest de Paris, le 18 juillet 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le procès en appel de Dominique Boutonnat, ancien patron du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), condamné en juin 2024 pour agression sexuelle sur son filleul, doit se tenir le 27 octobre, a indiqué mardi soir le parquet général à l'AFP.
Figurant alors parmi les hommes les plus puissants du cinéma français, le cinquantenaire avait été condamné à une peine trois ans de prison dont un an ferme à Nanterre pour avoir agressé sexuellement son filleul en août 2020, décision à la suite de laquelle il avait annoncé sa démission.
Il avait réaffirmé "son innocence" dans un courriel à l'issue de cette condamnation.
Dans son jugement, le tribunal avait considéré la version du plaignant "plus crédible" que celle du patron du CNC, qui a exercé "un véritable ascendant" sur son filleul dans "un contexte", une soirée d'été alcoolisée en Grèce, "dans lequel il était compliqué de résister" au prévenu.
La juridiction avait aussi estimé que les explications de M. Boutonnat, 55 ans, "n'avaient pas forcément de rationalité" et "pouvaient prêter à confusion et laisser entendre que des deux", il était "celui qui avait le plus d'intérêts à ce que les choses ne soient pas dites".
Dominique Boutonnat avait également été condamné à une interdiction de contact pendant trois ans avec la victime.
Une affaire emblématique du #MeToo du cinéma français
En 2019, les révélations de l'actrice Adèle Haenel concernant les agressions sexuelles commises entre ses 12 et 14 ans par le réalisateur Christophe Ruggia - pour lesquelles il a été condamné en première instance - avaient ouvert la voie au #MeToo du cinéma français.
Depuis, plusieurs cinéastes phares ont été accusés de violences sexuelles, dont les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
La comédienne Judith Godrèche, âgée de 53 ans, avait déclenché une déflagration en France début 2024 en dénonçant des viols par ces deux hommes lorsqu'elle était adolescente. Des enquêtes sont en cours et les deux hommes contestent ces allégations.
À la suite du rapport d'une commission d'enquête parlementaire, qui a formulé début avril près de 90 recommandations pour freiner "la machine à broyer les talents" dans la culture, le CNC s'est engagé en mai à renforcer son action concernant les violences sexistes et sexuelles (VSS) à travers plusieurs dispositifs.