"Mettre fin à la politique woke": Sylvester Stallone et Gloria Gaynor honorés par Trump pour les prix du Kennedy Center

Après avoir repris les rênes en février du Kennedy Center, le président américain a annoncé ce mercredi les lauréats annuels de l'institution, parmi lesquels figurent Sylvester Stallone, Gloria Gaynor ou Kiss.

La bataille politique est aussi culturelle. Donald Trump a dévoilé ce mercredi 18 août le nom des futurs lauréats du Kennedy Center, prestigieux centre culturel de Washington, dont il a pris le contrôle du conseil d'administration en février. Parmi les heureux élus, l'acteur Sylvester Stallone, la chanteuse Gloria Gaynor, ou encore le groupe de rock KISS.

Le président américain a assuré qu'il présiderait le gala au cours duquel seront remises les récompenses. Celui-ci a généralement lieu en décembre et est retransmis sur la chaîne américaine CBS. "Je n'ai pas insisté pour le faire, mais je pense que ce sera un succès", a-t-il lancé.

Lors de son premier mandat de 2017 à 2021, Donald Trump n'avait pourtant pas assisté à la remise des prix du Kennedy Center, certains artistes ayant déclaré qu'ils ne souhaitaient pas le rencontrer.

"Renverser le déclin"

Pour rappel, à son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a fièrement mis le Kennedy Center sous sa coupe. Après avoir remanié mi-février le conseil d'administration en licenciant plusieurs membres historiques, il s'est ainsi fait nommer à la tête de l'institution culturelle, qu'il accuse d'être trop progressiste. Celle-ci dispose d'un opéra, d'une salle de théâtre et d'un orchestre symphonique.

"Nous avons mis fin à la politique woke" de cette grande salle de spectacle, a-t-il déclaré aux journalistes réunis dans l'immense et majestueux bâtiment blanc au bord du fleuve Potomac, à Washington. Et de se féliciter:

"Nous avons complètement renversé le déclin de cette précieuse institution nationale."

"Nous sommes en train de restaurer le Kennedy Center afin qu'il redevienne le lieu phare des arts du spectacle dans tout le pays, voire dans le monde entier", a déclaré mercredi Donald Trump. L'institution "était en mauvais état, l'argent n'était pas dépensé à bon escient. Ils construisaient des choses qu'ils n'auraient pas dû construire et dont personne ne voulait, au lieu de prendre soin de ce joyau exceptionnel", a-t-il ajouté.

"Deuxième George Washington"

Sylvester Stallone, 79 ans, nommé à trois reprises aux Oscars, est une star du cinéma américain, notamment pour son rôle de Rocky Balboa dans la saga Rocky. Il a été désigné symboliquement comme l'un des "ambassadeurs" de Donald Trump à Hollywood pour être "les yeux et les oreilles" du président dans l'industrie du cinéma, très majoritairement favorable aux démocrates. L'acteur avait de son côté qualifié le républicain septuagénaire de "deuxième George Washington", en référence au père fondateur et premier président des États-Unis.

Parmi les lauréats des prix du Kennedy Center, on retrouve également Gloria Gaynor, 81 ans, interprète de "I Will Survive", ou George Strait, 73 ans, légende de la country, genre musical traditionnellement apprécié par les conservateurs.

Le groupe KISS, formé dans les années 1970 à New York, la ville natale du président, et l'acteur britannique Michael Crawford, 83 ans, connu pour son rôle dans Le Fantôme de l'opéra, sont également honorés. Donald Trump se dit d'ailleurs amateur des comédies musicales de Broadway.

"Propagande antiaméricaine"

Depuis la prise de contrôle du républicain sur le Kennedy Center, une poignée d'artistes ont annulé leurs représentations, comme l'actrice Issa Rae. La célèbre comédie musicale "Hamilton", qui explore la vie de l'un des pères fondateurs de l'Amérique, Alexander Hamilton, a aussi annoncé annuler ses représentations en 2026.

Engagé dans une croisade ultra-conservatrice contre ce qu'il appelle la "propagande antiaméricaine" dans l'art, mais aussi dans la recherche et l'histoire, le président américain a également repris le contrôle de plusieurs grands musées de la capitale.

La Maison Blanche a notamment annoncé vouloir mener au sein de la Smithsonian Institution, organisation gérant les principaux musées de Washington, un examen approfondi pour s'assurer de son "alignement" avec la vision de l'Amérique prônée par le président.

E.A. avec AFP