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"Météors": Hubert Charuel signe un mélo amical et léger dans la "France des ronds-points"

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Avec "Météors", porté par Paul Kircher, Salif Cissé et Idir Azougli, le cinéaste marque son retour sur le grand écran ce mercredi huit ans après le succès retentissant de "Petit paysan".

Il y a huit ans, Hubert Charuel, la trentaine à peine entamée, empochait près de 550.000 entrées surprise avec son premier long-métrage, Petit paysan, et remportait dans la foulée le César du meilleur premier film. Son acteur principal, Swann Arlaud, devenu depuis le célèbre "hot lawyer" d'Anatomie d'une chute, se révélait alors au grand public et décrochait, lui, le César du meilleur acteur pour ce rôle.

Depuis, Hubert Charuel a pris son temps, réalisé un court métrage documentaire, Les vaches n'auront plus de nom, et laissé l'inspiration jaillir à nouveau. Il sort ce mercredi Météors, en collaboration avec Claude Le Pape, présenté à Un certain regard à Cannes en mai dernier. À l'affiche, un trio de comédiens: Paul Kircher (Le Règne animal, Leurs enfants après eux...), Idir Azougli (Diamant brut...) et Salif Cissé (Le Répondeur...).

Le film raconte la grande amitié entre trois jeunes de la "diagonale du vide", vivotant dans une région - l'Est de la France - marquée par le déclin industriel. Ils ont des rêves - monter un réfuge pour chiens à La Réunion - et peu de chance. Après un nouveau plan raté, Mika et Dan doivent se sauver de leur village et sortir des effluves de l'alcool. Ils se retrouvent à travailler pour le troisième, Tony, devenu un prince du BTP local, dans une poubelle nucléaire.

"Symbole de la diagonale du vide"

Une histoire qui fait écho à celle d'Hubert Charuel, qui a tourné son film à Saint-Dizier, dans l'Est de la France, là où il a vécu et grandi. "Saint-Dizier, c'est le symbole de la diagonale du vide, de la France des ronds-points, souvent présentée [au cinéma] avec un certain point de vue, qui colle à une certaine actualité, déplore le réalisateur au micro de BFMTV. Je ne crois pas qu'on dresse le vrai portrait de ces personnes [qui vivent dans la "diagonale du vide"]."

Il insiste: "À l'instar de Petit paysan, je voulais donc donner mon point de vue sur cette France qu'on représente peu et/ou que d'une certaine manière." Ce sujet, dit-il, s'est imposé à lui comme une "nécessité". C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles plus de huit ans se sont écoulés entre ses deux longs-métrages. Il explique aussi qu'il a été ralenti par le Covid-19 - "une période de remise en question" - et par le besoin de retrouver "une liberté" après les fortes attentes suscitées par Petit paysan.

Le film repose aussi en grande partie sur ses trois jeunes acteurs vibrants, qui se sont rencontrés pour la première fois lors de la préparation du long-métrage. Vite, ils ont formé une petite bande, devant la caméra, mais pas seulement.

"Souvent, l'amitié ne dure que le temps d'un film mais là, quand on s'est dit au revoir à la fin du tournage, je n'ai pas eu l'impression que c'était la dernière fois qu'on se voyait", assure Salif Cissé. "C'était du plaisir de jouer ensemble", renchérit Paul Kircher, auréolé en 2024 du prestigieux Prix Marcello-Mastroianni à la Mostra de Venise pour son rôle dans Leurs enfants après eux. L'amitié, comme fer de lance.

Estelle Aubin