Grégory Montel: comment la série "Dix Pour Cent" a changé sa vie

Grégory Montel dans son nouveau film, la comédie dramatique "Chère Léa" - Diaphana
Jusqu’à présent, on l'avait surtout vu dans l’ombre des stars. Principalement connu du grand public grâce au rôle de Gabriel, l'agent de stars, dans la série Dix pour cent, Grégory Montel devient à son tour star, dans Chère Léa, drame romantique en salles ce mercredi 15 décembre, où il tient premier rôle.
Il incarne Jonas, entrepreneur de travaux quadragénaire qui ne digère pas la rupture avec son amante Léa (Anaïs Demoustier). Il s'attable à un café du XIIe arrondissement de Paris pour lui écrire une longue lettre, sous le regard du patron de bistrot (Grégory Gadebois). Une tâche qui lui prendra une journée entière, et l'occasion d'une profonde introspection.
C’est la première fois que Grégory Montel, longtemps cantonné aux seconds rôles, occupe seul la tête d’affiche d’un film. Une responsabilité qu'il endosse avec une joie non dissimulée. "Je mentirais si je ne disais pas que j’étais heureux d’avoir ce rôle principal. J'ai été hyper ému que l'on me propose ce rôle", confie-t-il à BFMTV.
Celui qui a aussi "un petit côté feu-follet artistiquement" se dit "très fier" d’être le protagoniste d'un film "qui tienne si bien debout", "au milieu d'un panel d’acteurs aussi merveilleux" qu'Anaïs Demoustier, Grégory Gadebois et Léa Drucker.
Succès international
Le succès de Dix pour cent est "rassurant pour les financiers" et les propositions qu’il reçoit sont désormais plus alléchantes. Il marche sur les traces de Camille Cottin, qui a tourné récemment avec Matt Damon (Stillwater) et Lady Gaga (House of Gucci). On le retrouvera prochainement dans The Fear Index, une série tournée en anglais avec Josh Hartnett (Pearl Harbor).
"Avec mon agent, on ne réfléchit pas à une forme de carrière, mais par contre on fait attention à tout ce qu’on fait. On fait attention à prendre du plaisir dans tous ce qu’on nous propose. Je suis capable de dire non à quelque chose si je sais que je ne vais pas y prendre du plaisir. C’est un luxe phénoménal pour un acteur."
Près de quinze ans après ses débuts, et fort du succès international de Dix pour cent, Grégory Montel n'envisage plus d’être un éternel second rôle. "Je crois que j’en souffrirais énormément si j’étais uniquement cantonné aux seconds rôles. Je ne devrais pas dire ça, il y a des seconds rôles fabuleux, mais c’est la vérité vraie! Ça me rendrait malheureux. J’aime éperdument ce métier. Je crois que j’ai des choses à apporter."
"J'ai décidé d’être très franc aujourd’hui"
Il est rare de voir un acteur assumer aussi ouvertement ses ambitions. "Je ne sais pas pourquoi c’est quelque chose qui m’habite comme ça, mais je n'ai pas les capacités de mourir en acteur déçu." Ce sentiment l’habitait déjà avant Dix pour cent, précise-t-il:
"Je me suis toujours fixé comme objectif de progresser chaque année. Je me suis dit que si un jour je ne parvenais pas à franchir les stades que je m'étais fixé, je m'arrêterais et je retournerais faire l’avocat - parce que je ne suis pas quelqu'un qui pourrait accepter de rester dans l’ombre trop longtemps. J'ose vous le dire aujourd’hui, parce que ça a été un moteur pour moi de me dire cela."
Le comédien concède qu’il en fait peut-être trop: "Je ne sais pas si je ne me tire pas une balle dans le pied en disant ça! Peut-être que c’est une monstrueuse prétention de dire ça! Mais j'ai décidé d’être très franc aujourd’hui."
"Une boule d'ego"
C’est aussi la morale de Dix pour cent. "Dans cette série, on oblige nos stars à dévoiler leurs petits secrets, que ce soit cette obsession pour la jeunesse éternelle ou cette forme de prétention terrible qui existe à l’intérieur des acteurs", acquiesce Grégory Montel. "L’acteur, on le sait tous, c’est une boule d’ego. Je vous avoue que je n'y échappe pas."
Mais il sait qu’il ne peut être tout le temps aussi franc. Avec son agent, il ne refuse évidemment pas tous les seconds rôles qu’on lui propose. "Je sais très bien que ça ne marche pas comme ça, que le cinéma est ainsi fait que tout est très fluctuant, que je ne peux pas avoir cette prétention-là tout le temps."
Le cliché veut que les vedettes de Dix pour cent soient désormais plus connues que les stars qui apparaissent dans la série. "Je ne le ressens pas, puisque je suis réaliste", s'amuse Grégory Montel. "Je sais exactement là où je me situe. Je vois bien que Jean Dujardin continue d’être une immense star - et Monica Bellucci et Isabelle Huppert aussi."