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Cinéma

Avant la gifle de Will Smith, ces moments qui ont embarrassé les Oscars

Will Smith gifle Chris Rock en direct lors des Oscars 2022

Will Smith gifle Chris Rock en direct lors des Oscars 2022 - Robyn Beck

La gifle que Will Smith a lancé à Chris Rock lors de la cérémonie des Oscars cette nuit a secoué le public. Avant cet événement, d'autres séquences, moins violentes, ont marqué la cérémonie.

C'est l'événement qui a marqué la soirée, éclipsant presque le reste, les Oscars pour Coda, ou celui pour Jessica Chastain. Will Smith a violemment giflé Chris Rock en plein sketch, après une plaisanterie sur le crâne rasé de son épouse Jada Pinkett Smith.

Le geste a choqué l'assistance et la séquence est évidemment devenue virale sur les réseaux sociaux. Si cette scène est la plus violente qu'aient connu les Oscars, d'autres incidents ont marqué l'histoire de la cérémonie.

Le baiser volé d'Adrien Brody en 2003

Ainsi, en 2003, Adrien Brody venu chercher son Oscar est allé trop loin. Lorsqu'il est monté sur scène pour recevoir son prix des mains d'Halle Berry, lauréate l'année précédente de l'Oscar de la meilleure actrice, Adrien Brody a pris tout le monde par surprise, y compris l'actrice, en l'enlaçant soudainement pour un bref mais passionné baiser sur la bouche.

"Ce n'était pas prévu. J'ignorais tout de cela", avait expliqué en 2017 Halle Berry, confirmant que, sous l'effet de la surprise, elle avait décidé "d'accompagner le mouvement". Son expression après le fameux baiser, en dit long sur son consentement.

De son côté, Adrien Brody avait affirmé que "le temps s'était ralenti" pour lui à cet instant mais que son élan l'avait quasiment privé de discours. "Quand j'ai fini de l'embrasser... ils avaient déjà allumé le panneau pour indiquer 'quitte la scène, ton temps est écoulé'", a-t-il raconté au festival du film de Toronto.

Un homme nu traverse la scène, en 1974

Personne ne pouvait réagir à cette "perturbation" avec plus d'humour que David Niven. Alors que l'acteur s'apprêtait à accueillir sur scène Elizabeth Taylor, pour remettre l'Oscar du meilleur film, le photographe Robert Opel a traversé la scène dans le plus simple appareil.

"Eh bien, mesdames et messieurs, cela devait arriver. Mais n'est-il pas fascinant de penser que cet homme aura suscité les seuls rires de sa vie, en se déshabillant et en montrant ses défauts", a lancé l'acteur de la Panthère rose devant une salle hilare.

Un refus politique en 1973

En mars 1973, Marlon Brando avait gagné l'Oscar du meilleur acteur pour son impressionnante performance dans Le Parrain, s'imposant face à des concurrents comme Michael Caine, Peter O'Toole et Laurence Olivier.

Mais Brando avait boudé la remise des prix et c'était l'actrice apache Sacheen Littlefeather, militante des droits des Amérindiens, qui était montée sur la scène à sa place.

Elle avait refusé d'un geste de la main la statuette que lui tendait l'acteur Roger Moore et avait pris la parole devant un public médusé, expliquant que Marlon Brando "regrettait fort de ne pouvoir accepter ce prix très généreux" car il souhaitait ainsi protester contre la façon dont l'industrie du cinéma traitait selon lui les acteurs amérindiens.

Cette déclaration avait été saluée par des applaudissements et des cris de joie, ainsi que par des huées poussées par quelques mauvais coucheurs.

L'enveloppeGate en 2017

L'épisode le plus frappant dans l'histoire récente des Oscars s'est déroulé en 2017, au moment de décerner la récompense suprême du "meilleur long-métrage". La prestigieuse statuette dorée était allée brièvement à la comédie à paillettes La La Land alors que c'était son concurrent Moonlight, drame bien plus sérieux, qui était le vrai vainqueur.

Les experts de la société PricewaterhouseCoopers, chargée de recenser et conserver les votes de l'Académie, avaient tout simplement remis aux présentateurs, Warren Beatty et Faye Dunaway, la mauvaise enveloppe...

Celle qui avait été lue devant des millions de téléspectateurs était un doublon du prix de la meilleure actrice, qui avait effectivement récompensé Emma Stone pour son rôle dans La La Land.

Cette bourde fut sans doute la pire de la longue histoire des Oscars.

"Ce fut un terrible fiasco", a écrit à l'époque le critique Jeff Jensen dans le magazine Entertainment Weekly. "On était gêné pour Dunaway, et pour Beatty qui avait visiblement conscience que quelque chose n'allait pas quand il a ouvert l'enveloppe mais qui ne savait pas comment procéder".
M. R. avec AFP