Viry-Châtillon: emprisonné à tort pendant quatre ans, un homme demande 500.000 euros à l'État

Un croquis d'audience réalisé le 15 octobre 2019 au tribunal des mineurs du palais de justice d'Evry montre certains des 13 jeunes accusés d'avoir brûlé quatre policiers dans leur voiture avec des cocktails Molotov, à Viry-Châtillon. - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP
Il a passé quatre ans et deux mois en prison pour rien. Accusé à tort d'avoir participé à l'agression au cocktail Molotov de policiers à Viry-Châtillon (Essonne) en octobre 2016, Malik* réclame réparation à l'État.
Malik réclame 520.000 euros
Il a demandé une indemnisation à hauteur de 520.000 euros pour compenser les moments perdus en prison, comme l'enterrement de son grand-père, dont il était proche.
Une somme éloignée de ce que lui a offert l'État pour le moment: 90.000 euros pour ses 50 mois de détention.
"Leur proposition, c'est un manque de respect. Une demande d'indemnisation ne devrait même pas être négociable", dénonce Malik.
Malik attend de cette procédure que la machine judiciaire "reconnaisse vraiment qu'ils se sont trompés du début à la fin" à son propos. Mais, au fond, il semble avoir perdu espoir. "Je peux plus avoir confiance en la justice", lâche-t-il.
Condamné à 12 ans de prison
Le 8 octobre 2016, des policiers ont été violemment attaqués et brûlés par près d'une vingtaine de jeunes cagoulés en face de la cité de la Grande Borne.
Le 9 février 2017, Malik, alors âgé de 19 ans et intérimaire, est mis en examen pour tentative de meurtre et placé en détention provisoire à la prison de Villepinte, en raison de sa proximité avec certains des mis en cause. Il n'en ressortira qu'à l'issue de son acquittement en appel, le 18 avril 2021 après avoir été condamné à 12 ans de prison.
"La prison, je la souhaite à personne. Je ne suis plus pareil qu'avant", confie-t-il lors d'un entretien à l'AFP. "Je ne me suis pas adapté à l'univers carcéral. Au début, je ne sortais même pas en promenade, je préférais rester dans ma cellule, à dormir. Je dormais la journée et vivais la nuit quand c'est calme et qu'il n'y a pas de bruit", explique le jeune homme maintenant âgé de 26 ans, qui précise n'avoir "jamais fait de garde à vue avant cette affaire".
"Je me suis retrouvé dans un univers violent, je dormais par terre sur un matelas. Les douches étaient sales, c'est un autre monde".