Val-d'Oise: le principal accusé d'un réseau de proxénétisme de mineures condamné à 15 ans de prison

Un homme accusé d'être à la tête d'un réseau de proxénétisme de mineures, dans le Val-d'Oise, a été condamné, ce vendredi 26 septembre, à 15 ans de prison. Six autres personnes ont également reçu des peines allant de deux ans avec sursis à cinq ans, dont quatre de prison ferme.

La cour d'assises du Val-d'Oise a condamné, vendredi 26 septembre, un homme de 23 ans, principal accusé dans une affaire d'exploitation de mineures prostituées, à 15 ans de réclusion criminelle pour "proxénétisme aggravé".

Six autres accusés, dont quatre étaient mineurs au moment des faits entre 2020 et 2022, ont écopé de peines allant de deux ans d'emprisonnement avec sursis à cinq ans dont quatre ferme.

Quatre adolescentes victimes

Le parquet avait requis 18 ans à l'encontre du principal accusé lors de ce procès qui s'est tenu à huis clos. Sous la coupe de ce réseau basé à Cergy, quatre adolescentes, âgées de 13 à 15 ans à l'époque, se sont prostituées, entre une nuit et plusieurs mois, avec des prestations sexuelles se déroulant principalement dans des voitures.

Le président Marc Trévidic a établi que le jeune homme de 23 ans avait "incontestablement eu le rôle principal", instaurant "un climat de peur et de violences psychologiques constant".

"Il a fait le choix d'une criminalité particulièrement destructrice pour les victimes", a-t-il poursuivi à l'encontre de cet homme, en état de récidive légale et déjà en détention.

"Mes petites clientes sont soulagées de ce verdict qui les établit dans un vrai statut de victime et les rétablit un peu dans leur dignité", a souligné auprès de l'AFP Me Marion Ménage, avocate de trois des quatre adolescentes.

Le conseil du principal accusé, Me Hedi Dakhlaoui, a lui relevé que "la peine prononcée à son encontre, même si elle est en deçà, colle à des réquisitions particulièrement lourdes".

L'accusé comparé à un "psychopathe des films américains"

Pendant l'enquête, ce dernier avait été comparé à un "psychopathe des films américains" par une des victimes. Son nom sera également inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

En mars 2022, une enquête préliminaire est ouverte. Les investigations mènent à l'identification de quatre victimes, des adolescentes âgées de 13 à 15 ans, d'une grande fragilité. Deux d'entre elles étaient placées à l'Aide sociale à l'enfance. Trois des quatre mineures ont affirmé que les personnes impliquées connaissaient leur âge.

Fin mai 2022, l'accusé principal est interpellé à son domicile, retrouvé dans un lit aux côtés d'une des adolescentes. Cette dernière dit le considérer comme son petit ami. Elle confirme ensuite s'être prostituée pour son compte et à sa demande. Elle le décrit comme quelqu'un de "très fort en manipulation", estimant n'avoir touché que 300 euros de ses passes.

"Celui que je défends a été érigé à tort du haut de ses 19 ans au moment des faits en symbole du proxénétisme dans le Val-d'Oise", a ajouté Me Dakhlaoui.

Pour Me Caty Richard, conseil de la quatrième victime, "il est temps que les proxénètes en tout genre aient plus peur de l'institution judiciaire qu'ils ne soient motivés par l'appât du gain".

En France, les associations estiment à au moins 15.000 voire plus de 20.000 le nombre de mineurs, essentiellement des jeunes filles, en situation de prostitution.

T.R.C. avec AFP