"C'est un scandale": l'État prévoit de récupérer de l'argent dans le "fonds bruit" pour son budget 2026

Pour les habitants vivant à proximité de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le calme n'est jamais permanent. Sous les couloirs aériens, le passage des avions vient perturber la quiétude de ces riverains.
"On entend un avion passer toutes les cinq minutes. Parfois, on a l'impression qu'ils passent juste au-dessus du toit de la maison", déclare Zénon, habitant de Roissy-en-France, à BFMTV.
Pour atténuer ces nuisances, certains ont pu bénéficier d'aides publiques sur demande. Les fenêtres d'Alain ont pu être entièrement refaites. "Ils ont refait tout le cadre. Leur intervention comprenait toutes les portes et la baie vitrée. Ça occulte les bruits, c'est formidable", se réjouit-il.
Un fonds qui intéresse l'État
Les travaux réalisés au sein de la demeure d'Alain représentent une facture de 12.000 euros, financée par une taxe, elle-même payée directement par les compagnies aériennes.
"C'est le mécanisme de la taxe pollueur-payeur. C'est-à-dire qu'on fait payer des compagnies aériennes sur des avions de plus de 2 tonnes. Ça permet aux habitants situés aux alentours des aéroports de faire des travaux d'insonorisation", explique l'économiste Michel Ruimy.
Sauf que les demandes se font de plus en plus rares, et l'Etat a bien remarqué ce ralentissement. Dans le projet de budget 2026, le gouvernement envisage donc de piocher dans ce fonds pour renflouer les comptes publics.
"C'est un scandale, car il y a des tas de gens qui souffrent de ça. Il y a des écoles, des hôpitaux qui ne sont pas insonorisés. Et s'il y a de l'argent qui reste dans ce fonds, il peut être utilisé pour protéger les riverains qui en souffrent", déplore Ghislain Gagny, membre d'une association de lutte contre les nuisances sonores.
Si cette mesure est adoptée, elle rapporterait près de 80 millions d'euros au profit du budget de l'Etat.