Le député Vincent Jeanbrun dépose une proposition de loi pour retirer la gestion du périphérique à la ville de Paris

Une proposition de loi s'attaque au pré carré de la ville de Paris sur le périphérique. Le député et maire LR de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun a annoncé ce jeudi 10 octobre le dépôt d'un texte visant à la "régionalisation" de la gestion du périphérique.
"Le périphérique est un axe d'intérêt régional. Plus de 40% des trajets sont effectués de banlieue à banlieue et près de 80% des utilisateurs du périphérique ne sont pas parisiens. Il est donc temps de rendre le boulevard périphérique aux Franciliens", défend dans un communiqué le député qui conteste la décision de la maire de Paris, Anne Hidalgo de passer le périphérique à 50 km/h au 1er octobre dernier.
"L'objet de ma proposition de loi est de donner le périphérique à l'autorité des transports et des mobilités d'Île-de-France", a indiqué, au micro de BFM Paris Île-de-France, le député. L'élu dénonce une décision "dictatoriale" et estime que cet "axe majeur devrait être soit national soit francilien".
Une gestion collégiale des collectivités
"Il est impératif de transférer la compétence du boulevard périphérique parisien à Île-de-France Mobilités, l’Autorité Organisatrice des Mobilités (AOM) en Île-de-France regroupant la Région, les sept départements franciliens et la ville de Paris", justifie-t-il.
Pour le député, une gouvernance régionale unifiée est nécessaire "pour répondre de manière équilibrée aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, et pour adapter cette infrastructure aux réalités économiques et sociales de l'Île-de-France", motive celui qui siège par ailleurs dans la majorité régionale de Valérie Pécresse.
Toutefois du côté des élus de la majorité municipale il n'est pas question de céder leur compétence. "Aujourd'hui, Paris gère le périphérique depuis 50 ans. On le gère globalement bien, en assurant la maintenance et les coûts de maintenance, les équipes de maintenance. Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties prenantes. Cessons les coups d'esbroufe institutionnel ou politicien", rétorque David Belliard, adjoint au maire de Paris en charge notamment des transports.
La goutte d'eau du périphérique
Le texte accompagnant la proposition de loi évoque notamment l'abaissement de la vitesse sur le boulevard périphérique. "Face à la décision unilatérale d'Anne Hidalgo de réduire la vitesse sur le périphérique à 50kmh, il est urgent de défendre les Franciliens qui en sont les premières victimes", est-il marqué.
"Plus de 80% des personnes consultées rejettent à chaque fois le projet de transformation du périphérique", argue Vincent Jeanbrun.
"80% des gens qui roulent sur le périphérique, qui est le premier axe de France, ne sont pas des Parisiens. On ne peut pas laisser tous ces gens qui ont besoin du périphérique pour aller travailler privés de cela", estime Vincent Jeanbrun.
La Ville dénonce "des pirouettes"
David Belliard estime au contraire que cette décision était légitime et déplore "des pirouettes" d'élus voulant prendre la gouvernance à Paris "pour simplement dire, qu'ils ne sont pas d'accord avec ce que l'on est en train de faire, parce qu'ils veulent préserver la voiture".
"Je pense que ce n'est pas ça l'intérêt général, je pense qu'il faut dépasser nos clivages politiques", conclut-il.
Alors que le périphérique est passé progressivement à 50 km/h à partir du 1er octobre, le contrôle automatique des vitesses par radar est modifié à partir de ce jeudi pour sanctionner les automobilistes roulant à plus de 50 km/h sur le périphérique parisien.
"Hypocrisie totale"
Au sujet de la pollution sonore, Vincent Jeanbrun dénonce "une hypocrisie totale". Il poursuit: "Des organismes très sérieux et reconnus nous disent que quand vous passez de 70km/h à 50km/h, la marge est quasiment ridcule en termes d'impacts sur le bruit et la pollution chimique."
En lieu et place de cette réduction de vitesse, l'élu propose la mise en place "d'enrobés phoniques", des rêvtements routier permettant de réduire le bruit. "Sauf que la mairie de Paris n'a plus les moyens financiers d'investir sur ces enrobés phoniques donc rendons (la compétence) à la Région, qui a fait la preuve de sa bonne gestion financière et sa capacité à lutter contre les problèmes de bruit et de pollution."
Pour soutenir sa proposition de loi, Vincent Jeanbrun a annoncé sur le plateau de BFM Paris Île-de-France la publication d'une pétition ce jeudi 10 octobre.