Une "petite pointe de fierté": ces artisans qui ont construit les chaises de Notre-Dame de Paris

C’est une véritable consécration pour Bastiat Sièges, une entreprise familiale des Landes fondée il y a 60 ans et reconnue pour son expertise en menuiserie.
En 2023, cette PME de Hagetmau a été sélectionnée pour un projet d’envergure: fabriquer les 1.500 sièges destinés à la nef rénovée de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce samedi 7 décembre, ces chaises en chêne massif, spécialement conçues pour le monument, seront livrées.
Un savoir-faire unique
Pour les 17 salariés de l’entreprise, ce travail représente bien plus qu’une simple mission. En effet, c’est l’accomplissement d’un savoir-faire exceptionnel transmis au fil des générations. De l’usinage à l’assemblage, en passant par la teinture, le ponçage et le vernissage, chaque étape a été réalisée avec minutie. Le modèle retenu, en chêne clair aux lignes épurées, a été pensé pour s’intégrer harmonieusement dans la nef, en laissant passer la lumière.
"Notre-Dame est une telle institution, un tel patrimoine pour nous, qu'on s'est senti concerné par cet incendie, mais à ce moment-là, jamais on aurait imaginé participer à sa reconstruction", confie Sylvain Bastiat, au micro de BFMTV.
Il avait déjà exprimé sa fierté le 26 octobre dernier, honoré de ce projet qui marque l’histoire de l’entreprise. Un travail également salué par Nicolas Souchu, évêque d’Aire-sur-l’Adour et Dax, qui est venu bénir les sièges le 18 novembre dernier.
Des sièges pensés pour tous
Les chaises ont été conçues avec soin pour répondre aux besoins des visiteurs et fidèles qui viendront prier ou admirer la cathédrale. Avec une assise légèrement inclinée vers l’arrière et subtilement creusée, elles offrent un confort optimal. Leur hauteur, un peu plus basse que la moyenne, permet aux fidèles de poser leurs coudes sur le dossier de la chaise devant eux pour prier plus aisément.
Ce design sobre et fonctionnel est le fruit du travail d’Ionna Vautrin, designer industriel bretonne, sélectionnée par monseigneur Laurent Ulrich dans le cadre d’un appel d’offres organisé par l’association Revoir Notre-Dame de Paris, en charge de la rénovation.
"L'idée, c'est qu'elles se fondent dans le paysage tout en accueillant confortablement les visiteurs, mais aussi les fidèles qui sont là pour prier", explique la designer.
Impatiente de voir son projet se concrétiser, elle ajoute: "Ça va être assez émouvant d'installer tout ce travail de deux ans au milieu de la cathédrale. Quand on commencera à voir les gens les utiliser, je pense qu'on commencera à voir une petite pointe de fierté."
Outre les 1.500 chaises, des bancs et agenouilloirs viennent compléter cette livraison. En février prochain, de nouveaux prie-Dieu seront également intégrés dans la cathédrale, participant à la restauration complète de la cathédrale.