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Paris Île-de-France

Transports: la patronne de la RATP répond à Valérie Pécresse sur les carences du réseau de bus parisien

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, et celle de la RATP, Catherine Guillouard.

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, et celle de la RATP, Catherine Guillouard. - CHARLES PLATIAU / POOL / AFP

La présidente de la région Île-de-France avait récemment critiqué l'entreprise francilienne de transports et ses carences au niveau du réseau de bus parisien.

Hausse de l'absentéisme, difficultés de recrutement, ouverture à la concurrence: dans une lettre adressée jeudi à Valérie Pécresse, la PDG de la RATP Catherine Guillouard a tenu à répondre aux critiques de la présidente de la région Île-de-France, excédée par les carences du réseau de bus parisien.

La patronne de la RATP, qui s'apprête à passer la main vendredi pour raisons personnelles, a d'abord tenu à rappeler que si le sujet constituait un ennui de taille pour les voyageurs, il "n'affecte pas les finances d'Île-de-France Mobilités (IDFM), l'offre non réalisée étant intégralement remboursée et majorée de pénalités", dans un courrier consulté par l'AFP.

Jeudi dernier, Valérie Pécresse qui préside l'autorité organisatrice IDFM, avait sommé la RATP de présenter rapidement "un plan d'action" pour un retour rapide à la normale.

La présidente de l'entreprise reconnaît qu'"en septembre, la situation a atteint un niveau particulièrement critique avec 25% de l'offre non réalisée".

En moyenne sur l'année 2022, ce chiffre s'établit à 17% selon la RATP "dont environ 10% issus de causes internes, 5% de causes externes (difficultés de circulation, travaux) et 2% par des causes sociales".

"500 arrêts de travail frauduleux concernant plus de 130 salariés"

Mme Guillouard souligne notamment "l'augmentation très significative du niveau d'absentéisme maladie", le nombre de jours d'arrêt ayant doublé par rapport à avant la crise du Covid-19.

Elle dit ainsi avoir renforcé les contrôles ces derniers mois ayant permis de détecter "près de 500 arrêts de travail frauduleux concernant plus de 130 salariés, qui font l'objet de procédures de licenciement".

Catherine Guillouard s'attarde ensuite sur les difficultés de recrutement auxquelles est confrontée la RATP, qui cherchait toujours 800 chauffeurs de bus fin août. Le groupe public va ouvrir son recrutement aux intérimaires.

Enfin, Catherine Guillouard conclut par un avertissement à l'approche de l'ouverture à la concurrence qui doit intervenir pour les bus du monopole actuel de la RATP au 1er janvier 2025 et va provoquer le transfert de 18.000 salariés vers des filiales ou des concurrents.

La révision unilatérale du temps de travail des machinistes pour s'adapter à la nouvelle réalité de la concurrence, après l'échec des négociations avec les syndicats, n'a pas permis d'obtenir les gains de productivité escomptés.

Mais surtout, "la bonne continuité du service public de bus" dépendra de la capacité d'IDFM à assurer la reprise de certains systèmes comme l'information voyageur, la billettique ou des systèmes de sécurité qui ne "pourront matériellement pas être scindés et exploités par les opérateurs dans les délais impartis".

Catherine Guillouard a notamment fait savoir dans sa lettre que la RATP ne souhaitait pas assurer ces missions après 2024, comme le souhaiterait IDFM.

A. La. avec AFP