Transports en Île-de-France: face aux inquiétudes sur l'accord avec IDF Mobilités, Matignon rassure

Le pass Navigo doit coûter 86,30 euros à partir du mois de janvier 2024. Une convention signée en grandes pompes entre IDF Mobilités et l'État fin septembre avait par ailleurs permis à l'autorité des transports franciliens d'affirmer que cette hausse du prix de l'abonnement serait limitée pour les usagers.
Mais le ministère de l'Économie, ainsi que plusieurs députés macronistes, dont des Franciliens, traînent des pieds pour honorer cet accord en raison de certaines mesures prévues par ce protocole de financement, indiquaient ce mardi 10 octobre nos confrères du Figaro.
Les élus de gauche inquiets
En effet, le protocole de financement des transports en commun prévoit une hausse des contributions patronales afin de permettre ce financement via le versement mobilité, qui concerne les entreprises d'au moins 11 salariés. Mais ce dispositif ne ferait pas l'unanimité, puisqu'il serait alors en contradiction avec la promesse de ne pas augmenter les impôts des entreprises.
Cet accord entre IDF Mobilités et l'État détermine notamment l'augmentation du pass Navigo à compter de janvier. Avec l'accord, l'abonnement mensuel coûtera 86,30 euros, mais sans, la hausse aurait été de 12 euros par mois pour les usagers, selon Valérie Pécresse.
Ce désaccord du ministère de l'Économie inquiète particulièrement les élus franciliens de gauche, qui accusent Bruno Le Maire de vouloir "torpiller" le financement des transports.
"Ce serait catastrophique que l'accord n'ait pas lieu. Ça ferait 580 millions d'euros de recettes qui disparaîtraient en 2024. Et ça engendrerait une hausse de 20% du prix du passe Navigo chaque mois", alerte Céline Malaisé, présidente du groupe communiste à la région, au micro de BFM Paris Île-de-France.
Valérie Pécresse en a appelé au Sénat pour le maintien de cet accord lors d'une audience sur l'ouverture à la concurrence des bus de la RATP ce mercredi 11 octobre.
"Je suis venue vous demander au Sénat, votre soutien sur cet accord de financement. Je le crois proportionné, je le crois juste et équilibré. Mais il n'est pas encore adopté", a expliqué la présidente d'IDF Mobilités. "Je veux que le contribuable francilien paie pour l'Île-de-France. Que les gens qui profitent des transports franciliens payent pour l'Île-de-France. Je ne veux pas que l'on mette à contribution les autres régions. Et c'est ça qui est intéressant dans l'accord de financement que l'on vous propose. C'est nous qui paierons pour nous-mêmes. Et c'est juste."
Matignon se veut rassurant
Dans l'entourage de Valérie Pécresse, l'agacement prédomine après la signature de cet accord, négocié depuis des mois. "Il en va de la parole donnée et de la cohérence de la majorité présidentielle", explique un proche de la présidente de la région à BFM Paris Île-de-France. "Le gouvernement doit tenir ses engagements."
Et la menace de ne pas ouvrir les lignes supplémentaires en 2024 refait alors surface, alors que les négociations avec les départements, hors Paris, ont été concluantes, a annoncé Valérie Pécresse.
Contacté par BFM Paris Île-de-France, l'entourage de la Première ministre s'est toutefois voulu rassurant ce mercredi. Il explique que "la position du gouvernement est celle du protocole, validé par la Première ministre et le président de la République".
D'autant qu'une source gouvernementale indique à BFM Paris Île-de-France, confirmant une information du Figaro, que même si le protocole est retoqué en Commission des finances par les députés macronistes, le 49-3 déjà approuvé en Conseil des ministres permettra d'intégrer le dispositif dans le projet de loi de finances.