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Paris Île-de-France

"Tout est mort": des agriculteurs dévastés après l'incendie qui a détruit leurs terrains en Essonne

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En une semaine, trois incendies se sont déclenchés aux Molières. L'un d'entre eux a ravagé 90 hectares de terres et s'est propagé à plusieurs habitations.

Un terrain carbonisé, des outils complètement brûlés, des ruches en cendres. Une semaine après l'incendie qui a détruit près de 90 hectares de terres agricoles aux Molières, dans l'Essonne, les habitants reviennent sur les lieux et découvrent une scène de désolation.

Des ruches et des enclos détruits

Julien Perrin, apiculteur et président de l'entreprise Apihappy, a pu échapper in extremis aux flammes mardi dernier. Au moment où l'incendie a atteint son terrain, il est parvenu à s'enfuir en voiture avec ses employés. Mais il a dû laisser derrière lui ses abeilles.

Aujourd'hui, ses quelque 800 ruches ne sont désormais plus que poussière. Sous la cendre se trouvent les corps des abeilles qui n'ont pas pu s'enfuir, piégées par la fumée.

"Tous les mètres, on voit les restes des ruches. On a des petits tas brûlés, déplore-t-il au micro de BFM Paris Île-de-France. À d'autres endroits, on voit des oiseaux. On voit que même eux n'ont pas réussi à partir, donc les abeilles non plus. Tout est mort."

À quelques mètres de là, Steven Kriek et Laure Maillard, qui possèdent une petite ferme, ont tout perdu de leur terrain. "Beaucoup de peur, beaucoup d'agitation, puisque ça a été tellement vite qu'on a rien pu faire", déclare Steven Krier.

Au moment où l'incendie a atteint leur terrain, ils ont seulement eu le temps d'ouvrir les enclos des animaux qui y vivent. Une chèvre et un lapin n'ont pas survécu aux flammes, un mouton a pu être secouru par les pompiers, leur chat, et l'un de leurs cochons est toujours porté disparu.

Plus d'une semaine après l'incendie, la solidarité s'organise pour ces habitants. Julien Perrin, qui a dû licencier deux de ses employés et ne pourra pas livrer ses clients à temps, a eu la surprise de recevoir des palettes de ruches envoyées par d'autres personnes.

Steven Krier et Laure Maillard ont quant à eux lancé une cagnotte, qui a déjà atteint plus de 2000 euros, pour les aider à racheter des outils et du matériel qui leur permettra de reconstruire les enclos de leurs animaux. Ces derniers ont en attendant été confiés à des voisins ou placés chez des vétérinaires.

Trois départs de feux dans la semaine

Il aura fallu plus d'une cinquantaine de pompiers pour venir à bout de cet incendie aux Molières mardi dernier. Ce départ de feu n'aura cependant pas été le seul de la semaine: deux autres incendies se sont déclarés dans le secteur au cours des derniers jours.

Le 23 juillet, 15 hectares de terres sont partis en fumée. Dimanche, un troisième incendie a détruit 3000 m² de terrain. À tel point que les habitants en sont arrivés à penser à l'œuvre d'un pyromane.

Les sapeurs-pompiers de Limours ont rapidement démenti cette théorie. Ils expliquent sur leur page Facebook que l'incendie de dimanche a été causé par les étincelles d'une moissonneuse-batteuse.

Selon les informations de nos confrères du Parisien, c'est la réflexion du soleil sur une bouteille en verre qui aurait causé l'incendie ravageur du 19 juillet. Le second est quant à lui dû au crash d'un avion télécommandé.

Emmanuelle Lebon, Agathe Coutelle avec Laurène Rocheteau