Tags au Mémorial de la Shoah à Paris: une information judiciaire ouverte

Des mains rouges taguées sur le Mur des Justes au Mémorial de la Shoah à Paris, le 14 mai 2024 - Antonin UTZ © 2019 AFP
La procureure de la République de Paris Laure Beccuau a annoncé ce lundi 27 mai sur France Info avoir "ouvert une information judiciaire" vendredi 24 mai pour poursuivre les investigations sur les "Mains rouges" taguées sur le Mémorial de la Shoah à Paris.
Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, les tags avaient été découverts sur le Mur des Justes, sur lequel figurent les patronymes des près de 4.000 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
La piste bulgare suivie par les enquêteurs
Dans la foulée, une enquête est ouverte pour "dégradations volontaires sur un bien classé et en raison de l'appartenance à une nation, ethnie, race ou religion".
Selon une information du Canard Enchaîné, confirmée à BFMTV par une source proche du dossier, les investigations progressent. Des ressortissants bulgares, soupçonnés d'être les auteurs des tags, ont été identifiés. Ces trois personnes cagoulées ont ensuite quitté la France depuis la gare routière de Bercy "pour rejoindre la Belgique".
Les enquêteurs, désormais sous l'égide d'un juge d'instruction, creusent la piste de trois suspects en fuite à l'étranger, sur fonds de soupçons manipulation étrangère.
L'hypothèse d'une ingérence russe accueillie avec prudence
Derrière cette opération semble se dégager l'ombre d'une ingérence russe. C'est en tout cas l'hypothèse privilégiée par les enquêteurs à ce stade. Dans son communiqué, le parquet indique seulement que "les investigations se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire".
Si cette piste est accueillie avec plus ou moins de prudence, le mode opératoire rappelle grandement l'affaire des tags d'étoiles de David sur des murs, déjà à Paris, en octobre 2023.
À l'époque, un couple de Moldaves, rétribué pour effectuer ces tags, avait été interpellé. La responsabilité des dégradations a finalement été imputée par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB).