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Tags antisémites à Paris: une fausse victime condamnée à un an de prison ferme

La balance de la justice (photo d'illustration)

La balance de la justice (photo d'illustration) - DAMIEN MEYER - AFP

Une habitante du 11e arrondissement de Paris qui avait porté plainte pour des tags antisémites dans les parties communes de son logement a été condamnée à un an de prison ferme pour "dénonciation de délit imaginaire" et "dégradation aggravées en raison de la religion", ce jeudi 15 mai à Paris.

La fausse victime de tags antisémites, qu'elle avait elle-même réalisés à Paris, a été condamnée à un an de prison ferme, a appris BFMTV, du parquet de Paris. Nancy S. a été déclarée coupable des faits de "dénonciation de délit imaginaire ayant entraîné des recherches inutiles" et "dégradations aggravées en raison de la religion", lors de l'audience, qui s'est tenue ce 15 mai.

En répression, cette dernière a été condamnée à la peine de 30 mois d’emprisonnement dont 18 mois avec un sursis probatoire pendant deux ans avec exécution provisoire. Cette condamnation se conjugue à des obligations d’entreprendre des soins psychologiques, justifier d’un travail, interdiction d’entrer en contact avec sa fille, interdiction d’entrer en contact avec la victime, interdiction de paraître sur le lieu des faits et obligation d’indemniser les victimes.

La mise en cause avait déposé plainte à plusieurs reprises au commissariat du 11ème arrondissement, expliquant vivre à l’adresse où avait été tuée Mireille Knoll le 23 mars 2018, et dénonçait des tags antisémites dans les parties communes du bâtiment à 10 reprises entre le 19 septembre et le 24 octobre 2024.

Placée en garde à vue avec sa fille

L’enquête et notamment l’exploitation de toutes les caméras avoisinantes n’a pas permis d’identifier d’intrus susceptible d'être entré pour commettre ces dégradations. Une caméra avait été installée le 2 décembre 2024 dans le hall d’immeuble, sans permettre de rien constater. Le 20 décembre, Nancy S. a de nouveau déposé plainte, dénonçant avoir reçu un courrier antisémite à son adresse. Les réquisitions bancaires l’ont identifiée elle-même comme ayant acquis le timbre apposé sur ce courrier.

Un nouveau dispositif de captation d’images a été installé, cette fois dans l’ascenseur de l’immeuble. Nancy S. et sa fille Seynabou ont alors été vues commettre elles-mêmes des dégradations dans l’ascenseur le 18 janvier 2025.

Elles ont été placées en garde à vue le 22 janvier. Nancy S. a été déférée en comparution immédiate le 24 janvier 2025. L’audience a été renvoyée au 31 mars, puis le tribunal avait mis sa décision en délibéré.

Boris Kharlamoff avec Arthus Vaillant