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"Stop aux chicayas mesquines": Changer Paris, le groupe de Rachida Dati au conseil de Paris, incité à déménager

Rachida Dati à Paris le 29 janvier 2024

Rachida Dati à Paris le 29 janvier 2024 - Bertrand GUAY / AFP

Les présidents du groupe Union Capitale souhaitent se voir attribuer les bureaux occupés par le groupe Changer Paris, situés au nord-est de l'hôtel de ville. Mais pour le groupe de Rachida Dati, il est hors de question de bouger.

"Stop aux chicayas mesquines", s'est étranglé David Alphand, le nouveau co-président du groupe Changer Paris en conférence de presse ce jeudi 3 octobre. Et pour cause, le groupe Changer Paris est convié à faire ses cartons et à quitter ses bureaux actuels, comme le révéle le Parisien

C'est entre les Jeux olympiques et paralympiques, que les trois présidents du groupe Union Capitale ont "exprimé le souhait de se voir attribuer les bureaux actuellement occupés par le groupe Changer Paris", peut-on lire dans une lettre adressée au groupe Changer Paris par le directeur de cabinet d'Anne Hidalgo.

Et de préciser qu'"en vertu de l'usager bien établi", les bureaux du deuxième étage "ont vocation à revenir au premier groupe d'opposition au Conseil de Paris".

"Le sujet est définitivement clos"

Mais pour le groupe co-présidé par Rachida Dati, il est hors de questions de se séparer de leurs bureaux situés au nord-est de l'hôtel de ville. Des bureaux qui se situent dans le même couloir que ceux du premier adjoint.

"Pour nous, le sujet est définitivement clos. On tourne la page et tout le monde se met au travail. Personne ne peut revendiquer nos bureaux. On a la légitimité des urnes", prévient David Alphand.

Avec la constitution en juillet du groupe Union Capitale, Changer Paris a perdu son statut de premier groupe d'opposition. "Toute fixette de la part de certains élus à propos de questions de bureaux et de ce genre de chicayas mesquines serait certainement très durement appréciée par les Parisiens", avertit David Alphand.

"Les bureaux sont pour les collaborateurs de notre groupe et concernant les deux présidents, c'est juste un bureau. Ce n'est pas Rachida Dati qui veut 400m² de bureau, ça n'a rien à voir", assure David Alphand qui rappelle que son groupe a remis à disposition des bureaux vacants avec les derniers départs et "qu'ils ne demandent qu'à être occupés par ceux qui en recherchent aujourd'hui". De "500m², nous sommes à 219 m²", continue David Alphand.

Il assure remplir "les standards d'occupation des locaux d'administration avec 10 à 12m² par collaborateur. Il n'existe aucune règle juridique dans le code général des collectivités territoriales dont puisse se revendiquer, ni Madame Hidalgo, ni son directeur de cabinet, ni aucun autre élu en dehors de Changer Paris pour revendiquer les bureaux que nous occupons", martèle-t-il.

Des "conditions de travail difficiles" pour Union Capitale

Du côté du groupe Union Capitale, les élus pressent pour récupérer les bureaux. "Nous souhaitons que nos collaborateurs puissent travailler dans de bonnes conditions car aujourd'hui ils sont quatre dans un petit bureau qui est aussi un local poubelle", dénonce Pierre-Yves Bournazel, co-président du groupe Union Capitale.

"Le groupe Union Capitale envoie des photos pour montrer leurs conditions de travail difficiles dans des bureaux trop petits", assure une source avertie.

"C'est à la ville de Paris de faire exécuter cette décision. Ce n'est pas une décision d'Union Capitale", assure Geoffroy Boulard, co-président et maire du 17e arrondissement de Paris. "On a répondu à une proposition de la mairie de Paris, c'est aussi simple que cela", ajoute l'édile du 17e. "Ce n’est pas du tout à l’initiative du cabinet de la maire", précise pourtant l'entourage de la maire de Paris à BFM Paris Île-de-France.

"On a été contacté par le bureau de la maire. On a pris le temps de réfléchir. On a consulté. Le groupe a été ultra-majoritaire pour dire qu'il fallait confirmer la volonté d'avoir ces bureaux", retrace Geoffroy Boulard.

"Il y a un service logistique à la ville de Paris qui doit être mandaté pour faire en sorte que les collaborateurs de Changer Paris puissent travailler dans de bonnes conditions, ceux d'Union Capitale également, du groupe Modem et Indépendants, de la même manière", poursuit-il. Dans cette attente de déménagement, le groupe Modem et indépendant est aussi concerné puisque le groupe doit déménager pour des bureaux plus grands.

Un "esprit de conciliation"?

Pour "faire prévaloir un esprit de conciliation", Patrick Bloche, le premier adjoint, a proposé une réunion aux deux groupes le 13 septembre dernier, mais Changer Paris l'a déclinée.

La ville a informé le groupe de la cessation du "droit d'occupation" pour le groupe de Rachida Dati. Elle indique que des bureaux "correspondant à leurs besoins actuels" leur sont attribués dans l'annexe de l'hôtel de ville. Mais que "deux bureaux" pour le président et le secrétaire général seront "néanmoins conservés au second étage de l'hôtel de ville".

Le départ du groupe de Rachida Dati, "ce serait symboliquement accepter la défaite de Rachida Dati", commente un connaisseur des arcanes de l'hôtel de ville à BFM Paris Île-de-France. "Elle a réussi à exploser son groupe en trois, les deux autres groupes se sont formés sur un credo anti-Dati", poursuit cette source.

Depuis deux jours, la ministre de la Culture est revenue à la tête de son groupe. Elle est devenue "co-présidente" de Changer Paris avec David Alphand à l'issue d'un vote organisé ce mercredi 2 octobre par la formation.

Nicolas Dumas