Seine-Saint-Denis: Ali, le retraité traîné par un automobiliste à Noisy-le-Sec, est mort

La violente agression que l'homme de 67 ans avait subie au début du mois de janvier avait déclenché un important émoi sur les réseaux sociaux. Son décès ne serait cependant pas lié à ses blessures mais à un problème cardiaque.

Dans le bar de Noisy-le-Sec où il avait ses habitudes, on parle encore de lui au présent. "Il est super, super, super gentil, se souvient un familier du lieu. Il aime bien se mettre sur cette table". Ali y proposait ses services chaque matin et faisait des courses "pratiquement à tout le monde, gratuitement".

Ces quelque propos donnent un aperçu de l'émoi suscité par la mort du retrait de 67 ans dans la commune de Seine-Saint-Denis, cet homme dont le visage tuméfié avait marqué l'actualité francilienne ces dernières semaines. Il aurait succombé à un souci cardiaque, révèle Le Parisien, mais les causes de sa mort restent à déterminer précisément.

Le 9 janvier, Ali avait fait l'objet d'une violente agression dans les rues de Noisy-le-Sec. Prétextant une demande de cigarette, un automobiliste l'avait saisi par le col et traîné sur plusieurs mètres avec son véhicule.

"Beaucoup de cauchemars"

Le retraité avait alors chuté et s'était ouvert la tête, le nez, le genou, avait-il énuméré au micro de BFMTV. Il souffrait également d'une fracture de l'épaule et du pied droit. 45 jours d'ITT lui avaient été prescrits.

"Il a été choqué, souligne Fatima, celle qui se décrit comme sa 'confidente'. Quand il dormait, il tombait par terre parce qu'il avait peur. Il m'a dit: 'Je fais beaucoup de cauchemars. On m'a changé mon traitement'."

"Pourquoi ils ont fait ça?, s'interrogeait la victime sur notre antenne peu après les faits. J'ai appris qu'ils ont fait ça à d'autres personnes." Selon nos informations, une jeune femme a effectivement porté plainte pour une agression similaire.

Ali avançait l'hypothèse d'un "passe-temps" et souhaitait que les auteurs soient "punis" mais également "soignés", "s'ils sont fous" ou "drogués".

Trois personnes mises en examen

Circonstance aggravante, la scène de l'agression d'Ali avait été filmée par le passager avant du véhicule, hilare. La séquence, diffusée sur les réseaux sociaux, avait choqué l'opinion publique et déclenché un tollé.

"Il y a une mobilisation des internautes, expose Axel Ronde, secrétaire général du syndicat CFTC Police. Ça nous a permis, avec les vidéos, de pouvoir identifier les individus. Dans le cadre de cette affaire, (le suspect principal) s'est présenté de lui-même au commissariat se sachant traqué."

Au total, trois personnes ont été arrêtées et mises en examen dans le cadre de l'enquête. Le chauffeur présumé a pour sa part été placé en détention provisoire en attente de son procès.

Guillaume Barki avec Florian Bouhot