Seine-et-Marne: des réfugiés se mobilisent contre la fermeture d'un centre d'hébergement d'urgence

Après celui d'Argenteuil la semaine dernière, le centre d'hébergement d'urgence de Roissy-en-Brie, en Seine-et-Marne, situé au 2 rue Denis Papin, a fermé ses portes. Depuis le 31 juillet dernier, une soixantaine de résidents sont invités à quitter les lieux, une trentaine d'entre eux sont déjà partis.
La plupart des résidents occupaient les locaux depuis deux ans, "car ils étaient sans-abris, et s’étaient mobilisés pour sortir de la rue", précise Fanny Dulin membre de l'association Droit au Logement, dans un post Facebook.
Alors quand la mauvaise nouvelle est tombée, l'angoisse est remontée. "Franchement, on a des souvenirs qui remontent. Depuis qu'ils nous ont déclaré, sans rien afficher, qu'on va devoir quitter les lieux, tout le monde est stressé, personne ne dort", s'inquiète Zinou, réfugié de 35 ans.
Des propositions d'hébergements dans des hôtels ont été faites, mais ces solutions sont temporaires. Après cela, ces réfugiés seront redirigés vers le numéro d'urgence social, le 115.
Pour ces hommes, c'est une situation vécue comme un retour à la case départ. "Aujourd'hui, j'ai tous les papiers avec moi. La dernière fois au tribunal administratif, on m'a donné une priorité de logement avec le dispositif DALO, droit au logement opposable. Mais j'ai été renvoyé vers le 115", raconte Mohammed Abdou, en France depuis 2017.
Une maltraitance institutionnelle selon l'association DAL
C'est l'incompréhension pour la plupart de ces hommes qui travaillent et se démènent pour effectuer des petits boulots non déclarés. L'association Droit au logement (DAL) dénonce une maltraitance institutionnelle.
"Il faut vraiment arrêter de mettre les gens dans la rue. Il faut appliquer la loi. Et si l'État n'a pas de solution de relogement ou logement social, il peut appliquer la loi de réquisition, notamment sur des immeubles de bureaux qui sont vacants, des immeubles appartenant à de grands propriétaires. Il y en a beaucoup", souligne Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement.
Le 29 juillet dernier, les résidents avaient manifesté pour obtenir des solutions pérennes. Selon un communiqué de l'association Droit au logement, un représentant de la Préfecture du département s'est rendu sur place lundi "pour leur proposer des mises à l’abri précaire, dans des hôtels disséminés dans le département et même hors Ile-de-France". Toujours selon l'association, un des résidents se serait retrouvé dans une chambre d'hôtel de 8m² avec deux autres personnes qu'il ne connaissait pas.
Tant qu'aucune solution viable d'hébergement sera proposée par les autorités, les résidents continueront d'occuper les lieux.