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Paris Île-de-France

Pourquoi le prix du pass Navigo risque-t-il encore d'augmenter en 2024?

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Les travaux de prolongement de plusieurs lignes, mais aussi l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, sont les principales raisons avancées pour expliquer cette hausse à prévoir.

Le prix du pass Navigo refait parler de lui. Une nouvelle tarification du titre de transport francilien devrait arriver dès l'année 2024, a indiqué Île-de-France Mobilités, dans un vœu adopté ce mardi lors de son conseil d'administration.

Plusieurs raisons sont mises en avant pour expliquer cette nouvelle hausse des tarifs des transports alors même que la dernière augmentation tarifaire du pass Navigo date de janvier dernier. Ce dernier était passé de 75,20 à 84,10 euros par mois, soit une augmentation de 12%.

Le constat est sans appel pour l'année prochaine,, il faudra tout simplement, enore davantage d'argent pour faire fonctionner les transports en commun de la région Île-de-France.

Jeux olympiques, travaux...

Et le chiffre avancé est important. 800 millions d'euros seront nécessaires en plus en 2024 dans les transports franciliens. Cet argent sert notamment à financer le prolongement de plusieurs lignes du métro parisien et du réseau francilien en général.

C'est le cas de la ligne 11 jusqu'à Rosny-Bois-Perrier, la 14 jusqu'à l'aéroport d'Orly et Saint-Denis Pleyel ou encore le RER E jusqu'à Nanterre.

"Dans les 10 ans qui viennent le réseau francilien va doubler de taille (...) Tout cela a un coût. Le risque, Valérie Pécresse l'avait dit, cela aurait été de pas ouvrir les lignes de métro," explique à BFMTV Grégoire de Lasteyrie, délégué spécial aux mobilités durables de la région.

La seconde raison pouvant expliquer cette augmentation est l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Rien que pour ces événéments, il faudra débourser la somme de 200 millions d'euros.

90 euros de pass Navigo par mois?

Au final, ce sont bien les usagers qui vont devoir, une nouvelle fois, subir une augmentation du tarif alors même que l'État consent à augmenter les nouvelles recettes fiscales.

La présidente d'Île-de-France Mobilités propose ainsi le triplement de la taxe de séjour (devant rapporter 200 millions d'euros), mais aussi de la contribution des entreprises (qui devrait rapporter 300 millions d'euros). Au total, ces mesures pourraient donc rapporter 500 millions d'euros.

Il resterait alors 300 millions d'euros de recettes à trouver du côté des collectivités et des usagers qui devraient bel et bien augmenter leurs contributions au financement.

"Il restera à déterminer le financement des collectivités et des usagers en décembre, mais l'objectif est de faire en sorte que la hausse pour les voyageurs soit la plus limitée", indiquait ce mardi Valérie Pécresse à BFM Paris Île-de-France.

De son côté, l'opposition à la région Ile-de-France s'indigne de la perspective de cette nouvelle augmentation et craint des conséquences pour les usagers.

"Dès 2024, le prix du passe Navigo se rapprochera dangereusement des 90 euros. Il continuera de croître d’ici 2030", fustige Céline Malaisé, présidente du groupe communiste dans un communiqué.

L'augmentation tarifaire n'a pas encore chiffré précisement. Elle doit être soumis au vote en décembre prochain au conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités.

Valérie Pécresse a également annoncé qu'une augmentation spécifique des tarifs mettra aussi à contribution les visiteurs de la capitale lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Nicolas Dumas avec Alixan Lavorel