Pic de chaleur: la ville de Paris est la capitale européenne la plus mortelle durant les épisodes de canicule

La France traverse sa première période de fortes chaleurs durant ce mois de juin avec des températures culminant jusqu'à 39°C dans l'Ouest du pays. Si Paris ne fait pas partie des villes qui enregistrent les plus hauts résultats sur le thermomètre, la ville est tout de même la capitale européenne la plus meurtrière en cas de canicule, révélait une étudie publiée dans The Lancet en 2023.
En moyenne, 400 décès sont liés à la chaleur tous les ans. Cette étude s'est intéressée à la surmortalité lors des périodes où sont constatées de grandes variations de température, qu'il s'agisse de pic de chaleur ou de froid, explique Aurel Guedj, consultant santé pour BFM TV.
Le spécialiste explique en premier lieu que ces morts ne sont pas seulement liées à des coups de chaud. C'est aussi un manque d'hydratation. Il explique: "L'objectif du corps, quels que soient les degrés affichés à l'extérieur, est de garder une température qui ne bouge pas. Son arme est la sudation. Durant les périodes de chaleur, il va donc falloir être capable de suer. Pour cela, il est essentiel de s'hydrater."
C'est pour cela que les personnes âgées sont particulièrement observées durant ces périodes, car elles boivent peu et ressentent peu la sensation de soif.
Une ville peu adaptée à la chaleur
La dangerosité de la ville de Paris en période de forte chaleur s'explique également en raison de l'urbanisme et de l'absence d'arbres dans certaines zones, alors qu'ils permettent de gagner plusieurs degrés et d'acquérir de la fraîcheur.
La mairie s'est particulièrement investie sur le sujet en décidant de planter un millier d'arbres durant l'hiver 2024-2025 dans 120 nouvelles rues.
Les bâtiments nichés dans la capitale sont également peu adaptés à la chaleur, notamment les immeubles haussmanniens. Auprès de Francinfo, Alexandre Labasse, architecte et directeur général de l'Atelier parisien d'urbanisme, évoque l'isolation des toitures.
"On s'est longtemps protégés du froid à Paris. Aujourd'hui, c'est exactement l'inverse. Et on voit par exemple toutes les fenêtres de toit, il n'y a aucune protection solaire extérieure. C'est assez aberrant quand on y pense", a déclaré l'expert à nos confrères.
De nombreux habitants vivant sous les toits, ils évoluent alors dans un environnement qui peut devenir étouffant à mesure que les températures grimpent.