Persan: son fils est soupçonné d'avoir participé aux émeutes, une mère de famille expulsée de son logement

Depuis le 28 septembre, Lola est contrainte de vivre dans une chambre d'hôtel avec trois de ses cinq enfants, dont deux sont encore mineurs. Cette mère de famille, qui habite Persan (Val-d'Oise), a été expulsée de son logement social par les forces de l'ordre, en présence d'un huissier.
Son fils en garde à vue
"On vous réveille comme ça et on vient vous sortir de la maison", raconte Lola au micro de BFM Paris Île-de-France. Il lui est reproché, par le bailleur Val-d'Oise Habitat, des impayés, mais la participation présumée de l'un de ses fils aux émeutes serait le motif qui a entraîné l'expulsion de la famille.
La décision aurait été prise par le préfet alors que dans cette famille, le fils âgé de 23 ans est mis en cause dans l'incendie de l'hôtel de ville de Persan à la fin juin. S'il est majeur et vit à Grenoble, il est encore rattaché au foyer familial de Persan où le jeune homme revient régulièrement.
"Ils sont allés le chercher à Grenoble à son travail pour le mettre en garde à vue à Pontoise", explique Lola.
Auprès de BFM Paris Île-de-France, une source proche du dossier confirme que le jeune homme avait été arrêté, placé en garde à vue puis placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à Persan.
"Si mon fils est lié aux émeutes, moi je ne sais pas. Je ne vois pas le rapport avec moi pour que je sois mise dehors", poursuit Lola. Surtout, la mère de famille s'étonne que la question de l'impayé de loyer ait été évoquée pour l'expulsion alors qu'une négociation avait eu lieu avec le bailleur. "On a essayé de trouver une solution et on a fait un protocole d'accord", affirme-t-elle.
Un impayé de 800 euros
De son côté, Val-d'Oise habitat, sollicité par BFM Paris Île-de-France, affirme qu'un jugement d'expulsion avait été délivré le 17 janvier dernier par le tribunal judiciaire de Pontoise et qu'il "n’accordait pas de délais de paiement à la locataire".
La mère de famille "était en dette depuis son entrée dans les lieux en juin 2019. Dans ce cadre, Val-d’Oise Habitat a suivi la procédure habituelle et engagé ladite procédure d’expulsion", ajoute le bailleur social. L'arriéré de paiement s'élevait à 800 euros, selon Lola.
Aujourd'hui, Lola est contrainte de rechercher un nouvel appartement. "Je suis allée voir l'assistante sociale avec la valise quand j'ai été expulsée. Ils n'ont dit qu'ils ne peuvent rien faire et qu'il faut trouver à se reloger", détaille-t-elle. La mère de famille dépense actuellement 50 euros par jour pour rester à l'hôtel et doit rechercher un logement auprès de propriétaires privés ou bien de bailleurs sociaux en dehors de Persan.
Ce n'est pas la seule famille du Val-d'Oise qui a été visée par une procédure d'expulsion en lien avec les émeutes de la fin juin. 28 autres familles, qui habitant dans des logements sociaux, sont ciblées par la préfecture pour les mêmes raisons.