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Particules ultrafines: l'air à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est aussi pollué que sur le périphérique parisien

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Selon Airparif, les niveaux de concentration de particules ultrafines aux alentours de l'aéroport Charles de Gaulle de Roissy sont aussi importants que sur le périphérique parisien.

Les concentrations de particules ultrafines (PUF) au coeur de l'aéroport de Roissy sont similaires à celles le long du boulevard périphérique parisien, un des axes le plus pollués de la capitale, selon une étude d'Airparif publiée jeudi.

Pendant trois mois à l'automne 2022, l'observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France a relevé une concentration moyenne de PUF - des particules en suspension plus petites qu'un virus - de 23.000 particules par centimètre cube au milieu du plus important aéroport de France, au même niveau que la pollution enregistrée sur le périphérique.

Les plus hauts niveaux mesurés "dans et à 1 km"

"Les résultats de cette campagne de mesure confirment que le trafic aérien engendre une augmentation des niveaux de particules ultrafines à proximité des aéroports, en accord avec les connaissances scientifiques nationales et internationales", indique Airparif dans une synthèse.

Particules solides en suspension d'un diamètre inférieur à 100 nanomètres, les particules ultrafines sont supposées néfastes pour la santé en raison de leur capacité de pénétration dans l'organisme mais ne font pas à ce jour l'objet de réglementation, faute de connaissances scientifiques suffisantes.

Les concentrations moyennes de particules ultrafines relevées par Airparif sur et à proximité de l'aéroport de Roissy.
Les concentrations moyennes de particules ultrafines relevées par Airparif sur et à proximité de l'aéroport de Roissy. © Airparif

Plus difficiles à mesurer, les PUF sont moins bien connues que leurs grandes soeurs au diamètre plus important, les PM10 et PM2,5 (particules fines), dont les effets néfastes sur l'organisme humain sont scientifiquement établis.

La pollution aux particules fines augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d'AVC ou de cancers. Elle a causé au moins 253.000 décès prématurés dans l'Union européenne en 2021, selon les derniers chiffres disponibles de l'Agence européenne de l'environnement.

Le double de celle relevée au centre de Paris

D'après l'étude d'Airparif, la pollution aux particules ultrafines imputable au trafic aérien baisse à mesure que l'on s'éloigne de l'aéroport. A un kilomètre de distance (17.900 particules/cm3), la concentration est encore le double de celle relevée au centre de Paris (9.300). Dans son étude, Airparif conclut que "les plus hauts niveaux de particules ultrafines" sont mesurés "dans et à 1 km de l'aéroport".

Si la surconcentration reste notable à 5 km de distance, "cette influence n'est plus visible à 10 km" où d'autres sources locales de PUF deviennent prédominantes, note Airparif.

L'étude a été réalisée de mi-septembre à mi-décembre 2022 avec un trafic aérien dans la moyenne de près de 1.150 décollages ou atterrissages quotidiens. Elle s'inscrit dans une campagne pluriannuelle d'Airparif de documentation des sources et de la diffusion en région parisienne des particules ultrafines.

Pour menée cette étude, Airparif a installé plusieurs instruments de mesure: au coeur de l'aéroport, en bout de piste, à 1 km puis à cinq et à 10 km du site. Les premières habitations se situent à 1 km de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle.

Charlotte Lesage avec AFP