BFMTV
Paris Île-de-France

Paris: victime dans son enfance, l'élue Geneviève Garrigos dénonce "la violence" des propos de Rachida Dati sur l'inceste

placeholder video
Lors du Conseil de Paris, la conseillère Geneviève Garrigos a dénoncé ce mercredi l'instrumentalisation par l'opposition, notamment Rachida Dati, des débats sur la libération de la parole autour des violences sexuelles.

"Ces filles, ces garçons n'avaient souvent même pas dix ans, et mois j'avais cinq ans". C'est au détour d'une phrase que la conseillère de Paris Geneviève Garrigos est revenue sur l'inceste dont elle a été victime.

L'élue parisienne, qui avait révélé début janvier avoir subi ces violences sexuelles dans son enfance, a pris la parole ce mercredi au Conseil de Paris dans un contexte tendu, miné par les débats autour des agressions sexuelles.

Des accusations violentes

La veille, Rachida Dati avait notamment qualifié la gauche de "complice d'inceste et de pédophilie" après le rejet d'un vœu appelant la création d'une commission indépendante de lutte contre les abus de pouvoir et les violences sexuelles qui seraient commis par des élus parisiens.

Lors des débats, Geneviève Garrigos a ainsi exprimé "souffrance" face à la "violence" des accusations de la maire LR du 7e arrondissement.

"C'est très important pour moi d'inviter ces milliers de voix au Conseil de Paris à s'exprimer à travers moi", a confié à BFM Paris l'élue. "Contrairement à ce qu'on essaye de faire, il n'y a pas que des prédateurs en politique, il y a aussi des personnes qui ont été victime d'agression".

Geneviève Garrigos juge par ailleurs "profondément blessant et heurtant" les propos "qui peuvent être utilisés dans un contexte de politique très politicienne". Et de rappeler: "les victimes, ça ne s'instrumentalise pas, ça se protège".

Rachida Dati persiste

Lors du Conseil de Paris, la conseillère a reçu le soutien de plusieurs autres élus, dont celui d'Anne Hidalgo, après sa prise de parole. La maire a également fustigé "les effets de manche" de l'opposition. "Personne ne nous oblige ni à être dans l'outrance ni à être dans le déni ni même à considérer que tout sujet doit être instrumentalisé", a-t-elle ajouté.

De son côté, Rachida Dati a elle aussi répondu à Geneviève Garrigos. ""Vous avez été blessée, j'en suis désolée mais je maintiens mes propos parce que c'est un sujet qui nous concerne tous", lui a répondu la maire d'arrondissement, avant d'interpeller le premier adjoint Emmanuel Grégoire: "Qu'est-ce qui vous gênait dans cette commission, qu'elle relève d'autres choses?".

Pour rappel, la majorité a été éclaboussée ces derniers mois par plusieurs accusations de viol, dont celles visant Christophe Girard, l'ancien adjoint à la Culture, classées sans suite depuis par la justice en raison de la prescription des faits.

Par Benjamin Rieth avec AFP