Paris: un journaliste frappé à la tête par un policier lors de la manifestation contre le racisme

Une manifestation contre le racisme le 22 mars 2025 à Paris. - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Le journaliste Clément Lanot a reçu un coup de matraque à la tête de la part d'un policier ce samedi 22 mars lors de la manifestation contre le racisme à Paris, selon des images circulant sur X, que le préfet de police a appelé à ne pas "analyser à chaud" sur BFMTV.
"Un policier de la 12CI me fait un croche pied, je tombe au sol et je suis visé par un coup de matraque à la tête, proche des yeux", a dénoncé le journaliste indépendant Clément Lanot sur X, postant une vidéo de la scène, tournée par le média Brut.
Des images sorties "de leur contexte" pour Laurent Nuñez
"J'étais clairement identifiable comme journaliste et sur le côté pour ne pas gêner", ajoute Clément Lanot, qui portait un casque.
Invité de BFMTV Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a souhaité contextualiser les images. D'après lui, le journaliste "se situe derrière un cordon d'effectif de la compagnie d'intervention qui sont prises à partie, qui sont en train de reculer".
D'après le préfet de police, "il était quasiment impossible (...) d'identifier qu'il y avait une personne derrière ce cordon et encore moins qu'il s'agissait d'un journaliste".
"Il est toujours très facile de commenter à chaud des images qu'on sort complètement de leur contexte", a poursuivi Laurent Nuñez sur BFMTV, jugeant que le coup de matraque "n'est pas donné avec une grande vigueur".
"Nous allons analyser cette situation", a-t-il assuré. Le préfet de police a également appelé les journalistes qui "traquent les forces de l'ordre pour guetter le moindre geste" à "condamner" les slogans anti-police tenus par les manifestants.
Près de 90.000 manifestants en France
Concernant ces slogans scandés pendant la manifestation, dont "A bas l'État, les flics et les fachos", le préfet de police a indiqué qu'il saisirait la procureure de la République contre tous ceux "qui rentrent sous le coup de la loi pénale".
"Honte à ceux qui ont crié des slogans contre les policiers à la manifestation contre le racisme. Honte aux élus qui cautionnent cette violence contre les hommes et les femmes qui nous protègent au quotidien. Honte aux partis qui se sont mêlés à cette manifestation, qui avait débuté par des affiches nauséabondes et s'est poursuivie avec des slogans inacceptables", a dénoncé sur X le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Un total de 90.900 personnes ont manifesté contre le racisme et l'extrême droite samedi en France, dont 21.500 à Paris, selon les chiffres définitifs du ministère de l'Intérieur.
Dans la capitale, deux personnes ont été interpellées et trois ont été blessées, dont un CRS, selon la même source.