Paris: procès requis pour un homme qui a tenté d'égorger une femme prostituée au bois de Vincennes

Le symbole de la justice (image d'illustration). - - Ashraf Shazly / AFP
Le parquet de Paris a requis fin décembre un procès aux assises contre un quadragénaire soupçonné d'avoir, en juin 2022, tenté d'égorger une Nigériane qui se prostituait dans le bois de Vincennes, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
La femme, alors âgée de 28 ans, s'était retrouvée entre la vie et la mort, gravement blessée au cutter au niveau du cou et de la gorge. Elle avait survécu, se voyant prescrire une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à trois mois par un psychiatre.
Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité
Le suspect, aujourd'hui âgé de 45 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité car il se trouve en situation de récidive légale: il a été condamné plusieurs fois, et notamment pour viol en 2007 en Guadeloupe.
Dans la nuit du 8 au 9 juin 2022, une prostituée nigériane a été attaquée au cutter dans une camionnette alors qu'elle tournait le dos à un client pour chercher un préservatif, selon les réquisitions du parquet dont l'AFP a eu connaissance.
Mis en examen en juillet 2022 pour tentative de meurtre dans cette affaire, le suspect n'a cessé de nier son implication. Mais les investigations ont révélé plusieurs éléments prouvant, selon le parquet, sa présence sur les lieux, comme le bornage de son téléphone ou la présence de sa paire de lunettes dans la camionnette.
Ses conseils, Matthieu Chavanne et Camille Tardé, n'ont pas souhaité commenter. L'avocate de la victime, Kathleen Taieb, non plus.
Une coupure de 15 centimètres de l'oreille à la clavicule
Le ministère public a aussi souligné la "détermination" du suspect, qui aurait agi "avec froideur" et "une intelligence glaciale", attendant que la victime lui "tourne le dos pour passer à l'acte" et sortant "sans empressement le cutter de son sac à dos".
En lui infligeant une coupure de 15 cm, de l'oreille à la clavicule, l'homme "savait nécessairement qu'il mettrait gravement en péril la vie de sa victime", estime le parquet. L'agression a "pris fin" uniquement grâce à l'intervention d'une autre prostituée, qui partageait la camionnette et se trouvait à l'avant du véhicule, a affirmé le ministère public.
Une expertise psychiatrique atteste, par ailleurs, que l'homme "n'a pas été pris d'une folie passagère" et ne souffrait "d'aucune abolition ni altération du discernement", soulignent les réquisitions.
Il revient désormais au juge d'instruction chargé des investigations de décider de la tenue d'un procès ou non.