Paris: les enseignants et les directeurs d'école se sont mobilisés pour dénoncer des coupes budgétaires

Une centaine d'écoles fermées. De nombreux enseignants et directeurs d'école parisiens ont fait grève ce mardi 11 février pour dénoncer les fermetures de classes prévues à la rentrée de septembre.
Les enseignants, parents d'élèves et élus qui ont manifesté se sont mobilisés contre les annonces de restrictions de moyens. En tout, ils estiment que 198 suppressions de classes sont programmées pour seulement 21 ouvertures.
Ces arbitrages sont justifiés par une baisse de la démographie scolaire. Les syndicats estiment pourtant que les suppressions de postes sont disproportionnées et ont dénoncé une saignée budgétaire.
La question des décharges pour les directeurs
Parmi les revendications de la grève des écoles parisiennes qui avait lieu ce mardi 11 février, se trouvait le maintien des décharges d'enseignement pour les chefs d'établissements.
Les directeurs et directrices d'écoles parisiens de plus de cinq classes bénéficient depuis les années 80 d'une convention leur permettant de se consacrer exclusivement à l'administration de l'établissement et de ne pas enseigner.
"Je ne peux pas faire plus. J'arrive tous les matins à 7h30, je repars tard le soir, je ne suis pas en train de cueillir des pâquerettes toute la journée. On travaille déjà toute la journée", regrette Guillaume Robequain, directeur d'une école en grève au micro de BFM Paris Île-de-France.
"Tirer un peu plus sur la corde"
Dans l'hypothèse où les services départementaux de l'Éducation nationale mettaient fin au régime particulier des directeurs d'école parisienne, ceux-là devraient alors se soumettre au droit commun. Dans ce cas, la décharge totale ne s'applique qu'à partir de 13 à 14 classes.
"Si je me retrouve dans ma classe à 50% ce qui est le cas pour les écoles à onze classes, puisque c'est la norme, je ne pourrai plus consacrer ce temps aux enfants. Donc chacun de mes collègues va devoir tirer un petit peu plus sur la corde et on va avoir de vrais problèmes", ajoute-t-il.
La situation est si délétère que ce directeur, généralement non-gréviste, a décidé de participer aux actions de ce mardi. "On a déjà alerté. Il y a déjà beaucoup de gens qui subissent un vrai mal-être dans l'Éducation nationale, l'école publique ne va pas bien et là, rien ne s'arrange. Je ne fais jamais grève d'habitude, mais là, il y a un ras-le-bol généralisé".
Il faisait partie du cortège de plusieurs centaines de personnes qui s'étaient réunies devant le rectorat pour cheminer ensuite devant une école du 11e arrondissement de Paris où la ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne était attendue pour un déplacement officiel. Ils n'ont pas réussi à obtenir une audience.