Paris: le proviseur du lycée Maurice Ravel a quitté ses fonctions après des menaces de mort

Le proviseur du lycée Maurice Ravel, qui a été menacé de mort sur les réseaux sociaux, après avoir demandé à une élève d'enlever son voile, a quitté ses fonctions, a indiqué mardi le rectorat de Paris à l'AFP, confirmant un message interne à l'établissement.
Selon ce message adressé mardi aux parents, élèves, enseignants et membres du conseil d'administration, le proviseur "a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité", ce que n'a toutefois pas confirmé le rectorat qui invoque lui des "convenances personnelles".
Le rectorat indique, à BFMTV, lui avoir accordé "un départ anticipé" alors que le proviseur arrivait "à quelques mois de sa retraite". Cette décision fait suite aux "évènements qui ont marqué ces dernières semaines, de leur médiatisation et de l'impact qu'ils ont pu avoir sur lui".
Une rumeur concernant une gifle
Les faits se sont déroulés mercredi 28 février, au lycée Maurice Ravel, dans le 20e arrondissement parisien.
Le proviseur a rappelé à trois élèves leur obligation de retirer leur voile dans l'enceinte de l'établissement. L'une d'entre elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation, précisait le parquet auprès de BFMTV début mars.
Le directeur a "d'abord pris l'élève par l'épaule", d'après le compte-rendu de l'académie de Paris, consulté par BFMTV, "et lui aurait attrapé le bras". L'élève a ensuite tutoyé le proviseur, qui s'est retiré.
Des élèves de l'établissement ont répandu la rumeur, notamment via les réseaux sociaux, que le proviseur aurait giflé l'élève en question. L'homme a été menacé de mort sur les mêmes canaux.
Deux plaintes déposées
Fin février, le proviseur a porté plainte pour "acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service".
De son côté, la lycéenne a elle aussi déposé plainte au commissariat du 20e arrondissement pour "violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail". La Brigade de délégation des enquêtes de proximité (BDEP) du 20e arrondissement a été saisie.
Une enquête a été ouverte à Paris pour cyberharcèlement à la suite de menaces de mort en ligne. Le pôle national de lutte contre la haine en ligne s'est saisi de cette partie, a indiqué le parquet de Paris.
Soutien de Nicole Belloubet
Quelques jours plus tard, le lycée Maurice Ravel a été bloqué par des élèves, et les cours ont été banalisés pour la journée. Le calme était revenu dans l'après-midi. Une réunion s'est tenue le lundi 4 mars en présence de la famille de la jeune femme concernée, et de la référente laïcité.
Le proviseur a reçu le "soutien" de la ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, qui a dénoncé sur X "une situation inacceptable".
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a également adressé son "soutien sans réserve" au proviseur, "face à des menaces de mort intolérables". "La loi de la République et la laïcité doivent être respectées partout, à commencer par l’école!", a-t-elle souligné.