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Paris Île-de-France

Paris: la Mutinerie, bar lesbien emblématique de la capitale, risque de fermer

Le bar La Mutinerie situé dans le 3e arrondissement de Paris

Le bar La Mutinerie situé dans le 3e arrondissement de Paris - Google Maps

La Mutinerie, qui existe depuis maintenant 12 ans, souligne explorer "toutes les options à [sa] disposition pour éviter d'en arriver à fermer" et ne pas avoir "les mots pour dire tout ce que représenterait la disparition de ce lieu pour [son] collectif qui l'anime".

"C’est le cœur lourd qu’on vous écrit ce message." Dans un post Instagram fortement partagé, le bar queer, féministe, trans et lesbien La Mutinerie, situé dans le 3e arrondissement de Paris, a annoncé, le dimanche 1er septembre, être dans une "impasse économique" et avoir "peu d'espoir d'être encore là dans trois mois".

Le lieu en autogestion, qui existe depuis maintenant 12 ans, souligne explorer "toutes les options à [sa] disposition pour éviter d'en arriver à fermer" et ne pas avoir "les mots pour dire tout ce que représenterait la disparition de ce lieu pour [son] collectif qui l'anime". Avant d'ajouter: "Nous savons également ce qu'il a représenté ou représente pour vous."

La Mutinerie explique avoir dû réaliser des travaux d'insonorisation en 2018, avant de subir de plein fouet la crise du Covid-19 avec la fermeture des bars. "Les aides d'État perçues n'ont pas suffi à rester à flots et nous avons commencé à accumuler des dettes de plus en plus importantes, dont les intérêts augmenter continuellement", précise-t-elle.

Une hausse de la fréquentation pour les trois prochains mois

Le collectif à la tête du lieu indique aussi être "moins 'rentables' que d'autres bars notamment à cause de certains choix politiques: organisation auto-gestionnaire, bonnes conditions de travail, entrée gratuite, prix accessibles au regard du quartier et donc de notre loyer, rémunération de toustes les intervenant.es, reversement d'une partie de notre chiffre d'affaires à des associations communautaires..."

Placée en redressement judiciaire en mars 2024 à cause de ses dettes, La Mutinerie doit "prouver" tous les mois qu'elle est "viable économiquement" pour les rembourser. Si ces derniers temps étaient "prometteurs", le mois de juillet, avec les Jeux olympiques, a été "catastrophique", assure-t-elle. Ne pouvant compter que sur son chiffre d'affaires, n'ayant pas de trésorerie, le tribunal a jugé que cela n'était "pas suffisant" et a lancé un appel d'offres afin de vendre le lieu.

Pour convaincre le tribunal de leur "laisser un peu de temps", le bar appelle, d'abord, ses clients à s'y rendre en septembre, octobre et novembre "pour rattraper le mois de juillet". Une cagnotte existe également, mais La Mutinerie affirme que le tribunal "doit voir une hausse de fréquentation sur les trois prochains mois pour retarder/annuler la vente" et que les dons "ne sont pas pris en compte de la même manière". Ce lieu emblématique explore enfin "d'autres solutions plus pérennes" mais révèle ne pas être "très optimiste" sur son avenir.

Clément Boutin Journaliste BFMTV