Paris: l'institut Pasteur met en garde contre la transmission de virus par des moustiques tigres pendant les JO

Pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, ils seront scrutés de près. Dans un communiqué publié ce mardi 18 juin, l'institut Pasteur rappelle "l'importance d'une surveillance renforcée" des cas de virus transmissibles par les moustiques tigres à Paris: dengue, chikungunya, zika...
Du 1er janvier au 19 avril, "1.679 cas importés de dengue ont été recensés en France hexagonale, soit 13 fois plus que l’année dernière sur la même période", alerte l'Institut Pasteur.
Et avec l'organisation des Jeux olympiques en France, "il est envisagé que ce nombre augmente", en raison "de flux supplémentaires de personnes provenant de pays endémiques pour d’autres arbovirus", écrit l'Institut.
Selon une étude menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur, "en collaboration avec l’Agence régionale de démoustication et le Centre national de référence des Arbovirus (Inserm-Irba)", ces insectes sont capables de transmettre cinq types de virus en Île-de-France: West Nile, chikungunya, Usutu, Zika et dengue.
Surtout, ces recherches ont permis d'affiner les délais de transmission à une température externe de 28°C. Ainsi, il faut compter trois jours pour le virus West Nile, entre 3 et 7 jours pour le virus du chikungunya et Usutu, et entre 14 et 21 jours pour la dengue et Zika.
"Une désinsectisation dans les 21 jours"
L'objectif de ces données est de connaître le bon timing pour déclencher une désinsectisation, si un cas de dengue est détecté dans la région.
"Nous savons désormais qu’une désinsectisation doit avoir lieu dans les 21 jours. Ces résultats permettent d’ajuster la fenêtre de tir pour que l’approche soit optimale", détaille Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité Arbovirus et insectes vecteurs de l’Institut Pasteur, qui a dirigé cette étude.
Les chercheurs conseillent aux personnes revenant de voyage et présentant des symptômes de fièvre ou de courbature de consulter leur médecin généraliste sans délai, ainsi que de préciser leur zone de provenance.
"Le système d’alerte en France est performant, les process à suivre et les actions à enclencher sont déjà opérationnels grâce aux territoires ultramarins (...) Il existe notamment le réseau Arbo-France, auquel mon équipe est affiliée, et nous sommes contactés dès qu’un arbovirus est détecté", indique Anna-Bella Failloux.
En cas de personne infectée, des tests de diagnostics pourront être réalisés. Une enquête épidémiologique devra ensuite être menée par l'Agence régionale de santé (ARS). Cette dernière permettra de retracer les lieux fréquentés par la personne infectée afin de les désinsectiser.
Des gestes sont également à adopter pour limiter la propagation des moustiques. Il faut éviter l'eau stagnante qui permet aux larves de se développer, s'équiper de moustiquaires ou encore porter des vêtements longs.