Paris: après sa rupture avec Rachida Dati, le groupe de Francis Szpiner aura douze élus

La division de la droite parisienne est plus que jamais d'actualité alors que Francis Szpiner a lancé un nouveau groupe LR et rompu avec Rachida Dati. Douze élus seront dans ce nouveau groupe.

Ils seront douze élus dans le nouveau groupe "Les Républicains et Centristes – Demain Paris !" de Francis Szpiner au conseil de Paris. Le sénateur LR l'a confirmé ce vendredi 29 mars à BFM Paris Île-de-France. Parmi les douze élus, trois sont des centristes.

Jérémy Redler, le maire LR du 16e arrondissement, fera partie de ce nouveau groupe, a confirmé son entourage à BFM Paris Île-de-France. Il a remplacé Francis Szpiner en novembre après l'élection de ce dernier comme sénateur de Paris en octobre. Mais les élus feraient "en grande partie du 16e arrondissement", précise une source proche du dossier.

"Ceux qui divisent la droite, c'est ceux qui partent"

C'est un départ qui couvait depuis plusieurs semaines. Francis Szpiner considère que Rachida Dati a trahi son camp en acceptant de devenir la ministre de la Culture d'Emmanuel Macron en janvier dernier.

"Moi, je n'ai pas changé et je reste fidèle à la ligne qui fait que j'ai été élu, sous l'étiquette LR, contre madame Hidalgo et en concurrence avec les macronistes", a-t-il commenté vendredi 29 mars sur LCP/Public Sénat dans Parlement Hebdo.

"Ceux qui divisent la droite, c'est ceux qui partent. C'est madame Dati qui a divisé la droite en rentrant au gouvernement et en faisant campagne pour madame Hayer contre monsieur Bellamy."

Début mars, Rachida Dati a participé à Lille au meeting Renaissance pour les Européennes. Une vidéo d'elle debout sur une chaise en agitant un drapeau tricolore avait été captée par la presse.

Francis Szpiner "pas candidat à la mairie de Paris"

Cette division de la droite parisienne intervient alors qu'en début de semaine un comité "Paris 2026" a été lancé par la fédération LR de Paris. L'initiative est soutenue par Francis Szpiner mais pas officiellement par Rachida Dati. Francis Szpiner indique au Figaro avoir le soutien d'Eric Ciotti, le président des LR et d'Hervé Morin, le président du groupe centriste pour la création de son nouveau groupe intitulé "Les Républicains et Centristes – Demain Paris !".

La présidente du groupe Changer Paris et sénatrice LR Catherine Dumas a pris "acte de la création" et regrette l'initiative dans un communiqué de presse. Alors que le week-end dernier, un sondage IFOP pour la Tribune Dimanche donnait Rachida Dati en tête au premier tour.

Nelly Garnier, conseillère du groupe et proche de Rachida Dati, rappelle le poids politique de la ministre de la Culture. "La création de ce groupe est une initiative individuelle et qui répond à une ambition personnelle. Nous, avec Rachida Dati, nous sommes dans la démarche du rassemblement le plus large possible pour tourner la page Hidalgo", commente-t-elle auprès de BFM Paris Île-de-France.

"Son groupe (à Francis Szpiner, NDLR), c'est une dizaine de personnes. Nous sommes plus de quarante conseillers de Paris, majoritairement LR au sein de Changer Paris. Nous avons une centaine de conseillers d'arrondissement. Et Rachida Dati s'impose comme candidate naturelle", argumente l'élue.

"Je ne suis pas candidat à la mairie de Paris", affirme cependant au Figaro Francis Szpiner.

"Elle fait peur à tout le monde"

Dans les couloirs de l'hôtel de ville, des élus constatent que Francis Szpiner "s'émancipe" de Rachida Dati "pour avoir leur propre stratégie". Et que d'autres conseillers "n'ont pas franchi le pas" et attendent de voir "comment évolue la situation" parce qu'"elle fait peur à tout le monde", indique une source à BFM Paris Île-de-France. Les troupes de Francis Szpiner dorénavant "s'en fichent".

"Il y a 6 mois, il voulait être ministre de Macron", ironise une élue. "La ligne politique n'est pas son sujet", dénonce-t-elle auprès de BFM Paris Île-de-France. Et rappelle qu'il "peut se passer beaucoup de choses en deux ans. Tout le monde serait mieux avisé de travailler sur le fond pour le rassemblement".

Nicolas Dumas avec AFP et Bettina de Guglielmo