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Paris Île-de-France

Pantin: les vendeurs à la sauvette de cigarettes continuent d'exaspérer riverains et commerçants

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Les revendeurs ont des conséquences sur le chiffre d'affaires des commerçants. Ils inquiètent aussi les riverains. L'opposition, elle, réclame plus de moyens pour assurer la sécurité de tous.

La vente de tabac de contrebande est un fléau en Île-de-France. En juin dernier, une nouvelle convention a été signée pour poursuivre et intensifier la lutte contre la vente de cigarettes à la sauvette.

Pourtant, trois mois après, rien n’a vraiment changé à Pantin d’après les commerçants et les riverains. "Les vendeurs sont devant les clients", rapporte Mamou Mordé, gérant d’une boutique en ville. "Vous en avez peut-être une quinzaine devant la bouche de métro et c’est comme ça tous les jours."

Chiffre d'affaires en baisse

Le gérant assiste impuissant aux manèges des vendeurs de cigarettes à la sauvette, installés depuis deux ans à proximité de sa boutique. "Je pense qu’à la fin de l’année, le chiffre d’affaires va être de moins 50% en cumulant les émeutes et les vendeurs de cigarettes", souffle le commerçant.

À Pantin, les forces de l’ordre ont pourtant renforcé les contrôles dans le secteur. Un triste jeu du chat et de la souris pour Mamou Mordé. "Ils attendent que les policiers partent, puis ils reviennent avec leurs cigarettes et ça ne change rien", détaille le commerçant.

Les riverains ne supportent plus non plus la situation et se sentent abandonnés. "Franchement, ça nous embête", rapporte l’un d’eux. "Parfois, quand on sort du métro, nous n’avons même pas de passage." Une femme pointe l’insécurité. "C’est pourri", explique-t-elle. "On n'a pas à se faire agresser. Si les gens veulent des cigarettes, ils vont au bureau de tabac et puis c’est tout."

3.000 paquets saisis depuis le 1er juillet

À Pantin, l’opposition, elle, réclame davantage de sécurité. "Par exemple que l’Etat créé au niveau de la préfecture de police de Paris, peut-être, une brigade spécialisée, en lien avec les douanes, pour lutter contre ce trafic de cigarettes", soulève Geoffrey Carvalhinho, conseiller municipal (LR) d’opposition à la mairie de Pantin. Et d’ajouter: "aujourd’hui, il faut le dire, ce trafic pollue la vie des gens autant que le trafic de drogues".

La mairie, elle, met son bilan en avant. "Depuis le 1er juillet 2023, la police municipale a saisi 3.000 paquets de cigarettes", rapporte-t-elle à BFM Paris Île-de-France.

De son côté, la préfecture de police indique mettre en place "quotidiennement" des patrouilles et PVRD (point de visibilité de rencontre et de dissuasion). "Sur ce secteur, depuis 2022, 700 patrouilles visant à accroître la visibilité et la dissuasion ont été organisées. 730 interpellations ont été réalisées. Entre 2021 et 2022, les faits constatés ont augmenté de 100%", précise-t-elle.

"L'attention des services est également portée sur le trafic de stupéfiants: depuis 2022, 100 opérations ont été menées sur le secteur, aboutissant à 80 interpellations et à l'établissement de 110 amendes forfaitaires délictuelles", ajoute la préfecture de police.

Toutefois elle note qu'"en dépit d'une forte occupation du terrain, dès le départ des patrouilles de police, les individus cherchent à se réinstaller systématiquement".

Yeliz Kirazli, Poonam Singh Aujla et Charlotte Lesage