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Paris Île-de-France

Ouverture à la concurrence des bus RATP: la CGT et des élus de gauche ont manifesté devant le siège de la région

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L'ouverture à la concurrence des bus de la RATP ne passe pas. Une manifestation s'est tenue à Saint-Ouen ce mardi 12 novembre à l'appel de la CGT, où s'est rendue Sophie Binet .

L'ouverture à la concurrence des bus de la RATP ne passe pas. Île-de-France Mobilités a voté pour la mise en concurrence de lignes sur trois secteurs en petite couronne mardi 12 novembre.

Mardi midi, des élus d'opposition et des syndicats d'agents s'étaient donné rendez-vous pour une manifestation. Et pour l'occasion, la patronne de la CGT Sophie Binet avait fait le déplacement.

Le rassemblement de plusieurs centaines de personnes était organisé à côté du siège de la région Île-de-France à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par la CGT RATP, la FSU et le collectif Stop Galère.

Un "non-sens" pour Sophie Binet

L'objectif était au moins symbolique en faisant pression sur Valérie Pécresse avant la tenue du conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités dans l’après-midi. Le conseil d'administration a finalement entériné, sans surprise, l'ouverture à la concurrence des trois premiers lots à Paris et sur la petite couronne à Keolis et RATP Cap, filiale de droit privé de la RATP.

"RATP Cap Île-de-France, filiale du groupe RATP, est fière de remporter les lots 42 'Boucles Nord de Seine', et 45 'Boucles de Marne', lors de la première attribution de lots dans le cadre de l’ouverture à la concurrence", a indiqué ce mardi le groupe RATP par voie de communiqué.

Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, était présente pour apporter son soutien au mouvement de contestation à Saint-Ouen.

"C'est un non-sens pour les usagers puisque le problème est qu'il y a deux opérateurs qui n'arrivent pas à travailler ensemble la SNCF et la RATP. Là, le résultat, c'est qu'il va y en avoir 12 des opérateurs", a-t-elle dénoncé.

"On a donc peine à voir comment ça pourrait améliorer la situation des usagers. Ensuite, c'est un non-sens puisque la problématique est de réussir à recruter des conducteurs de bus. Et avec cette ouverture à la concurrence, la situation des salariés dans les bus va se dégrader et donc, ça va encore plus difficile le processus de recrutement", a-t-elle continué.

Avant de terminer: "et enfin, c'est un non-sens puisque quand on regarde à l'international. C'est que les pays qui ont été les premiers à expérimenter la concurrence et les privatisations sont en train de revenir en arrière comme la Grande-Bretagne aujourd'hui."

La CGT demande un moratoire

La CGT RATP appelle à un moratoire et à une étude d’impact sur le "démantèlement" de la RATP. Les premiers bus ouverts à la concurrence en petite couronne le seront dès le mois d’août prochain.

La promesse sur le papier est une amélioration de la qualité de service délivré aux usagers. Mais pour l’opposition, l’expérience vécue sur la grande couronne ne laisse présager rien de bon.

"Aujourd'hui, il n'y a pas de bilan sur l'ouverture à la concurrence du réseau de bus Optile (en grande couronne, NDLR) et elle n'en veut surtout pas", souligne Vincent Gautheron, délégué syndical central adjoint CGT-RATP.

Nicolas Dumas