"On fait comme on peut": une joueuse de basket fauteuil déplore le manque d'accessibilité des transports franciliens

Le chiffre est régulièrement évoqué. À Paris, uniquement 3% des stations de métro sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. À un an des Jeux olympiques et paralympiques, le sujet de l'accessibilité dans les transports franciliens est plus prégnant que jamais.
Manel Senni joue au basket-fauteuil depuis deux ans. Quotidiennement, elle est confrontée à ce manque d'accessibilité, notamment quand elle se rend à son club. Résidante de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, elle doit parcourir quelque huit kilomètres jusqu'au gymnase où elle s'entraîne.
Aléas des transports
RER, métro puis tram: un véritable parcours du combattant pour l'athlète. Avant chaque trajet, l'incertitude. "On va prendre l'ascenseur. À chaque fois, on espère que ça fonctionne. Là, on a de la chance", confie-t-elle au micro de BFM Paris Île-de-France.
"On attend les nouveaux trains. Les vieux ont une marche, donc c'est compliqué de monter. On doit attendre les agents pour qu'ils ramènent une rampe. Les nouveaux trains sont au même niveau par rapport au quai (...) donc je peux monter directement", explique-t-elle.
À peine sortie du RER, Manel est confrontée aux problématiques parisiennes. "Presque toutes les lignes de métro ne sont pas accessibles (...) C'est dommage parce que c'est l'un des moyens de [transport] les plus rapides", déplore-t-elle.
Et chaque imprévu complique davantage son trajet, comme une panne de tramway. "Il faut faire comme on peut, soit prendre un bus ou aller en roulant", souligne la jeune femme.
"Un scandale" à l'approche des JO
Pour arriver à son club, Manel a finalement mis deux fois plus de temps qu'une personne valide. Une situation qui énerve son coach, Sofyane Mehiaoui, fondateur du Paris Basket Fauteuil et joueur en Équipe de France.
"Je trouve que c'est un peu un scandale. Je pensais que les Jeux paralympiques, d'avoir les Jeux à domicile, ça allait être un tremplin pour améliorer l'accessibilité. Beaucoup de personnes en situation de handicap vont être déçues, car elles ne vont pas réussir à se déplacer comme elles veulent", fustige-t-il.
Au total, 350.000 personnes en situation de handicap sont attendues à Paris lors des Jeux olympiques et paralympiques. Pour compenser ce manque d'accessibilité, la Ville va mettre en place des navettes, qui circuleront entre les grandes gares et les sites olympiques.