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Paris Île-de-France

Neuilly-sur-Marne: des parents dénoncent des actes de maltraitance dans une micro-crèche

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Une quarantaine de parents et d’ex-employées d’une structure d’accueil de Seine-Saint-Denis se sont rassemblés pour dénoncer les nombreux dysfonctionnements qu’ils disent avoir constaté depuis l’ouverture de la crèche BB Doudou en mars 2019.

Des bleus sur les bras des enfants, des couches non changées: voilà autant de preuves de maltraitances, selon les parents d'enfants anciennement inscrits dans une micro-crèche de Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. En tout, la crèche BB Doudou a déjà fait l’objet de neuf signalements pour mise en danger d’autrui et agression verbale, depuis son ouverture en avril 2019, dont trois ces dernières semaines.

"On a notamment une maman dont son fils, a priori, courait dans le dortoir, et la directrice lui aurait dit, pour qu'il cesse, qu'elle allait lui couper le zizi", explique Inès Rigaud, maman d'Arthur. Inquiète, cette dernière a décidé de retirer son fils de l'établissement, tout comme huit autres parents.

D’anciens salariés et parents se sont regroupés en collectif "Petite enfance 93", pour signaler les dangers de cette crèche auprès de la Protection maternelle et infantile (PMI). Car outre les maltraitances supposées envers les enfants, des parents estiment avoir été agressés et des salariés harcelés.

"Après une semaine de fermeture pour permettre l'embauche d'une nouvelle équipe", la crèche a pu rouvrir, indique la PMI par mail à la mère de famille. "Madame Schyns (gestionnaire de la crèche) a bien compris qu'elle ne devait pas être présente sur la crèche", détaille la PMI.

La gestionnaire se réserve le droit de porter plainte

Pourtant, la dirigeante de la structure est toujours bien en place. Si elle reconnaît certaines erreurs, elle se réserve le droit de porter plainte pour diffamation et dénonce surtout les faiblesses du personnel.

"J'ai constaté qu'elles ne faisaient pas assez attention. A partir de midi, on ne savait plus du tout ce qu'un enfant avait fait. A 18h30, quand le parent arrivait pour le récupérer et que j'ouvrais le cahier de transmission, je ne savais pas quoi dire", se défend Sandrine Schyns au micro de BFM Paris.

Le département alerté

Alerté également par les parents du collectif, le département a décidé d’organiser une inspection inopinée. Si rien ne justifiait la fermeture de la crèche lors de sa visite, il entend renouveler sa venue prochainement.

"Évidemment, nous n'hésiterons pas à retirer l'agrément et à demander la fermeture de cette crèche si les éléments objectifs nous montrent que ça s'avère nécessaire", estime Eve Robert, directrice générale adjointe au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.

DROIT DE REPONSE :

La SAS BB DOUDOU a souhaité, par l’intermédiaire de son avocat, Maître Madou KONE – Avocat au Barreau de Paris, exercer son droit de réponse, suite au reportage paru sur la chaîne BFM Ile-de-France, le 7 avril 2022, intitulé, d’abord, « Neuilly-sur-Marne : des plaintes déposées après des suspicions de maltraitances à la crèche », et ensuite, « Neuilly-sur-Marne : des parents dénoncent des actes de maltraitances dans une micro-crèche » et, dans lequel il a été dit :

« Des bleus sur les bras des enfants, des couches non changées : voilà autant de preuves de maltraitances, selon les parents d'enfants anciennement inscrits dans une micro-crèche de Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. En tout, la crèche BB Doudou a déjà fait l’objet de neuf signalements pour mise en danger d’autrui et agression verbale, depuis son ouverture en avril 2019, dont trois ces dernières semaines. »

« On a notamment une maman dont son fils, a priori, courait dans le dortoir, et la directrice lui aurait dit, pour qu'il cesse, qu'elle allait lui couper le zizi", explique Inès Rigaud, maman d'Arthur. Inquiète, cette dernière a décidé de retirer son fils de l'établissement, tout comme huit autres parents. »

La micro-crèche BB DOUDOU estime que ces propos portent atteinte à son image et à sa réputation ; alors que sa priorité est la sécurité des enfants dont elle à la garde. Les photos montrées dans le reportage ont été fournies par ladite crèche, elle-même, et non par les parents, pour démontrer que certains membres de son personnel ne respectaient pas le règlement de fonctionnement et qu’il n’est pas acceptable qu’aujourd’hui ses anciens salariés à l’origine des mécontentements se posent en victime, aux côtés du collectif.

En outre, sur la photo présentée dans le reportage, il ne s’agit pas d’un bras avec un bleu, comme cela a été indiqué, mais d’une fesse irritée. De plus, BB DOUDOU estime également que les propos tenus dans le reportage, selon lesquels la directrice aurait dit à un enfant « qu’elle allait lui couper le zizi » ne sont pas conformes à la vérité.

La naissance du collectif fait, en réalité, suite à une fermeture de la crèche, en février 2022 ; fermeture qui a, certes, surpris certains parents, mais qui était guidée par le principe de précaution, après la découverte, par la direction, de nombreux dysfonctionnements. Cela a donc provoqué, colères et mécontentements de nombreux parents et anciens salariés pointés du doigt, par la direction.

Estimant avoir été victime de diffamation, BB DOUDOU a, d’ores et déjà, engagée plusieurs procédures judiciaires.

Paul Guianvarc'h, Ariane Limozin et Alicia Foricher