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Paris Île-de-France

Municipales à Paris: la direction des Écologistes appelle à se rassembler derrière Yannick Jadot

Yannick Jadot à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, le 31 mars 2022

Yannick Jadot à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, le 31 mars 2022 - Thomas SAMSON

Malgré d'autres candidatures écologistes en lice, la direction des Écologistes a envoyé un courrier interne aux militants parisiens pour se ranger derrière Yannick Jadot pour les élections municipales de Paris en 2026.

La direction des Écologistes a appelé, dans un courrier interne, les militants parisiens à se rassembler derrière la candidature du sénateur et ex-candidat à la présidentielle Yannick Jadot, pour les municipales de 2026 à Paris, alors que plusieurs responsables locaux ont déjà annoncé leur candidature. 

Plusieurs hauts responsables du parti, dont la secrétaire nationale Marine Tondelier, appellent dans le courrier, dont BFM Paris Île-de-France a eu copie ce mardi 28 janvier, à empêcher "la dispersion des Ecologistes pour éviter la dispersion de la gauche face à la droite unie" à Paris.

"Le seul écologiste qui peut l'emporter"

"Yannick Jadot est le seul écologiste à la tête de la gauche qui peut l'emporter face à la droite", assure Kader Chibane, signataire de l'appel, auprès de BFM Paris Île-de-France. "C'est le mieux placé, je le connais depuis plusieurs années et il a toutes les compétences. Il peut réussir cela. On fait appel à l'ensemble des militants."

Ce jeudi 30 janvier, Yannick Jadot va organiser une visio-conférence ouverte aux militants écologistes alors que les candidatures sont à déposer jusqu'au 31 janvier. "On va voir comment la dynamique prend", souffle Kader Chibane.

Un rassemblement voulu dès le premier tour

"Nous nous retrouvons dans la perspective portée par Yannick Jadot d'un rassemblement dès maintenant des écologistes -qui sera évidemment soumis au vote des militant.es parisien.nes- pour porter un rassemblement des écologistes et de la gauche dès le premier tour", écrivent les signataires, parmi lesquels la cheffe des députés Cyrielle Chatelain ou l'eurodéputé et ex-secrétaire national David Cormand. 

"Yannick ouvre le débat stratégique sur lequel il est urgent de trouver une solution collective et victorieuse", poursuivent-ils, rappelant qu'il n'y a "plus que quelques jours -d'ici le 31 janvier (date de clôture des candidatures à la primaire des Ecologistes parisiens, ndlr)- pour changer de braquet".

"On ne gagne jamais seul", défend Fatoumata Koné

Pour Fatoumata Koné, candidate à la primaire écologiste et présidente du groupe a conseil de Paris, la participation de Yannick Jadot à la primaire est nécessaire. "On est dans un parti démocratique. On ne gagne jamais seul. S'il participe à cette primaire et que la dynamique est belle, ce sera à son avantage", indique-t-elle à BFM Paris Île-de-France.

"Il est arrivé il y a un an comme sénateur, mais personne n'arrive à comprendre là où il veut en venir. Je ne voix pas de projet pour l'instant chez Yannick".

"Il n'y a pas de virulence chez les militants. Mais ça suscite des interrogations (avec la démarche de Jadot), mais à Paris, les écolos ont bien travaillé", poursuit-elle, notant que parmi les signataires, "très peu [sont] parisiens".

L'élue souligne que l'entrée en campagne de Jadot a permis de "mettre en lumière la primaire des écologistes". Ajoutant: "Je serais ravi d'accueillir Yannick dans mon équipe s'il ne gagne pas la primaire."

David Belliard maintient bien sa candidature

Yannick Jadot a annoncé le 20 janvier qu'il briguait l'Hôtel de ville, mais ne s'est pour l'instant pas mis sur les rangs de cette élection interne, alors que plusieurs autres candidats se sont déjà déclarés: David Belliard, adjoint à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et ex-candidat aux municipales de 2020, Fatoumata Koné, cheffe de file du groupe écologiste au Conseil de Paris, et Anne-Claire Boux, adjointe chargée de la Santé.

"Depuis 5 ans, en tant qu’élu municipal, les coups de pressions des lobbies, j’en reçois quotidiennement, parfois même jusqu’aux menaces de mort. Cela ne m'a pas empêché d’avancer et d'agir. Au contraire ! Il faut être solide et attaché à ses valeurs pour gouverner notre ville", déclare David Belliard à BFM Paris Île-de-France.

"Même si je déplore qu’on use de ce genre de pratiques entre écologistes, je ne renierai pas ma façon de faire : respect, dialogue et démocratie. Je maintiens donc ma candidature à la primaire et souhaite que les militants puissent en débattre sereinement pour choisir la candidature la plus à même de permettre l’union de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite. "

Un vote à la mi-mars

L'appel à se rassembler derrière le sénateur "ne change rien au processus" de désignation interne qui doit déboucher sur un vote des quelque 2.000 adhérents à la mi-mars, a fait savoir Antoine Alibert, secrétaire départemental des Ecologistes de Paris. "Au 31 janvier, s'il n'y a que la candidature de Yannick Jadot, on l'actera. S'il y en a plusieurs, le calendrier se poursuivra", a-t-il ajouté. 

Parmi les autres signataires de cet appel à soutenir Yannick Jadot figurent Kader Chibane, président du pôle écologiste à la région Ile-de-France, la sénatrice Antoinette Guhl ou encore le président du groupe écologiste au Sénat Guillaume Gontard. Ils appellent à une réunion en visioconférence de tous les militants jeudi soir. Mais le texte fait des remous en interne.

"Une pression" dénoncée par des militants

Dans des messages dont l'AFP a eu copie, des militants s'insurgent contre ce procédé, regrettant que leur secrétaire nationale et "certaines de (leurs) +figures+" viennent leur "dire quoi faire pour (leur) ville", "au mépris du processus voté démocratiquement par le conseil politique départemental".

Un autre évoque "une pression" sur les autres candidats de la part de la direction. Marine Tondelier et Yannick Jadot "parient sur le fait que leur initiative va renverser la table. Mais ça n'arrivera pas, personne n'attend Yannick Jadot chez les militants", a commenté auprès de l'AFP un élu écologiste parisien. "Quand il a été désigné pour devenir sénateur de Paris, il a fait la promesse de se consacrer uniquement à ce mandat.

Nicolas Dumas avec AFP