Manifestants menacés par la BRAV-M à Paris: trois policiers renvoyés en conseil de discipline

Un policier de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (BRAV) avec une moto. - Martin BUREAU / AFP
Les faits avaient été rendus public à la suite de la diffusion d'un enregistrement d'un manifestant interpellé par des policiers de la BRAV-M. Dans la nuit du 20 au 21 mars, ces policiers avaient interpellé sept jeunes manifestants, soupçonnés d'avoir pris part à des dégradations dans un cortège sauvage dans le centre de Paris.
Avertissement pour quatre autres policiers
Selon les informations de BFMTV, le préfet de police de Paris a décidé de renvoyer trois policiers en conseil de discipline. Quatre policiers ont écopé d'un avertissement (la sanction disciplinaire la plus basse de la fonction publique) et les faits ont été classés concernant un autre policier.
Le préfet de police a donc suivi à la lettre les propositions de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) qui avait préconisé ces mêmes sanctions début mai.
En cas de renvoi devant un conseil de discipline, les fonctionnaires encourent des sanctions potentiellement plus lourdes, de l'exclusion temporaire d'un jour, jusqu'à la révocation, une sanction beaucoup plus rare.
Devant leur hiérarchie, les agents avaient plaidé la "fatigue". Si ces éléments portent sur les sanctions administratives envers les policiers, l'enquête judiciaire sur ces faits, confiée à l'IGPN, est, elle, toujours en cours.
Des coups et des insultes
L'un des manifestants à l'origine de l'enregistrement audio, Souleyman Adoum, avait témoigné auprès de BFMTV. Cet étudiant tchadien, installé depuis quatre ans en France, avait notamment indiqué avoir reçu une gifle de la part d'un policier. Selon lui, des insultes à caractère raciste ont également été proférées à son encontre.
La diffusion de l'enregistrement avait suscité de vives critiques concernant la BRAV-M, cette brigade créée en mars 2019 sous l'impulsion du précédent préfet de police, Didier Lallement.
La dissolution de la brigade, demandée par certaines figures politiques comme l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, a été rapidement écartée par Laurent Nuñez, l'actuel préfet de police. Les agents visés par l'enregistrement ont, eux, été écartés d'intervention sur la voie publique en attendant le déroulement de l'enquête.