"Ma vie a été une survie": relaxée pour le harcèlement d'Evaëlle, la professeure témoigne

Pascale B., enseignante d'Evaëlle, une adolescente qui s'est suicidée en 2019, a longuement réagi après sa relaxe pour des faits de harcèlement. "Il y a bien sûr le soulagement car cela a été six années extrêmement violentes pour moi avec accusations très lourdes et assez odieuses", déclare la professeure à BFMTV. "J'ai dû supporter des choses qui ont été dites et qui partaient dans tous les sens", ajoute-t-elle.
"Le dossier n'était pas étayé"
Un jugement auquel elle n'a pas pu assister pour des raisons de sécurité. "Je voulais assister à l'audience, mais le collège a reçu une menace de mort me visant. On m'a donc conseillé de ne pas me rendre au tribunal", explique-t-elle à BFMTV.
Malgré la satisfaction de cette relaxe, Pascale reste cependant marquée par un sentiment de "gâchis". "Pour la famille, ça l'a empêchée de faire son deuil et puis de mon côté vivre avec cette accusation que j'étais responsable du décès d'Evaëlle, c'est extrêmement violent", indique-t-elle à BFMTV.
Concernant le jugement, la professeure souligne qu'elle correspond à ce qu'elle a toujours clamé. "Le tribunal a étudié l'ensemble des éléments et lui a répondu point par point. Et cela va dans le sens de ce que nous avons toujours dit avec mon avocate à savoir que le dossier n'était pas étayé", assure-t-elle auprès de BFMTV. "Il y avait autour du procès, il y avait beaucoup de médiatisation et d'écrans de fumée, mais sur les points du dossier c'était quand même très léger", ajoute-t-elle.
"Ma vie a été une survie"
C'est désormais une nouvelle vie qui commence pour l'enseignante qui avait dû quitter son poste et la région parisienne durant cette affaire. "Pendant six ans, ma vie a été une survie. Supporter ce déferlement, c'est super violent", concède auprès de BFMTV, Pascale.B.
"Il va me falloir du temps, car j'ai encore des séquelles. Maintenant, ma vie va reprendre différemment, car je ne pourrais pas oublier. J'ai pour projet d'écrire un livre, je vais me laisser le temps pour voir comment je vais digérer", précise-t-elle.
Les parents de l'adolescente et leur avocate ont dénoncé cette relaxe. "C'est une réalité qui est tronquée, qui est montrée d'une certaine manière, qui balaie tous les témoignages des enfants, qui met leur parole de côté", avait dénoncé Marie Dupuis sur BFMTV. L'avocate des parents d'Evaëlle a annoncé faire appel sur le volet civil.
"C'est la loi, il y a des recours qui existent et pour la partie civile (...) il ne faut pas dénoncer la décision qui a été prise, il faut la respecter", déclare la professeure à BFMTV. "Moi je n'ai jamais été en guerre contre eux (les parents d'Evaëlle, NDLR) je ne les ai jamais attaqués alors que moi j'ai subi des attaques personnelles".
Malgré cette relaxe, la professeur est consciente que l'opinion publique gardera une image d'elle biaisée. "Mes paroles ont toujours été traduites avec un point de vue laissant apparaître un lien entre le décès d'Evaëlle et moi. Les gens pensent ce qu'ils veulent, mais ce n'étaient pas eux que je devais convaincre", conclut-elle.